Ce n’est un secret pour personne que Firefox est actuellement en train de perdre la guerre des navigateurs face à Google Chrome. Tout le monde aime la simplicité et la facilité d’utilisation que Chrome apporte. Si moi-même il est vrai que j’utilise de plus en plus Chrome, je garde toujours Firefox en ce qui concerne le développement ! Je suis donc à 50% sur Chrome, et 50% sur Firefox. Pour appuyer ce que je pense sur le navigateur, il s’avère que même un ancien employé de Mozilla, Jono DiCarlo, le reconnaît et énonce ce qu’il ressent et indique un réel problème avec le produit phare de Mozilla.
Alors, quelle est la chose principale qui vient court-circuiter les plans de la Fondation ? Le billet de blog intitulé « Everybody hates Firefox updates », fait clairement référence aux problèmes que beaucoup d’utilisateurs rencontrent, les mises à jour… DiCarlo indique qu’une femme canadienne lui aurait signalé qu’elle est passée sur Chrome parce que « Firefox rendait inutilisable ses extensions et lui demandait de redémarrer ».
DiCarlo poursuit en précisant que toutes les personnes qui ont cessé d’utiliser Firefox ont exactement annoncé la même chose. Le navigateur avait soit rendu inutilisable leurs extensions, soit demandait de redémarrer, ou pire les deux combinés. Il souligne que le principal coupable est le « processus de libération rapide » qui a été adopté par Firefox afin que ce dernier ressemble à Chrome et ainsi proposer une mise à jour toutes les six semaines. C’est là que les choses commencent à devenir intéressantes.
Il écrit que beaucoup de gens de la communauté Mozilla se sont prononcés contre ce processus. Mozilla est un produit axé sur la collectivité qui se soucie évidemment des utilisateurs, et par dessus tout des développeurs, pas vrai ? Il semblerait que ce n’ait pas été le cas cette fois-ci, puisqu’il souligne que « l’ordre est venu de plus haut souhaitant ainsi entrer dans un processus de libération rapide ».
Nous voici donc aujourd’hui sur Firefox 14 et il semble qu’il n’y a pas eu beaucoup de travail effectué sur le produit depuis Firefox 4, du moins en profondeur justifiant le bon de dix versions ! Bien sûr, il a quelques nouveaux objets de fantaisie, mais c’est essentiellement le même Firefox, que j’ai depuis un petit moment déjà. Les mises à jour ne semblent pas vraiment faire apporter de réelles nouveautés, et c’est le problème selon DiCarlo. Il avoue qu’il y a un décalage entre les développeurs de logiciels et les utilisateurs avec les développeurs qui ne sont pas capables de voir les mises à jour comme autre chose que bonnes. Les utilisateurs voient seulement cela comme étant une chance supplémentaire pour les développeurs de les pigeonner.
Nous savons maintenant que les mises à jour peuvent être « obsolètes », et pourquoi dans une certaine mesure. Pour aborder tous les points, DiCarlo énumère les trois choses qui font que les mises à jour sont la pire des choses :
- Le téléchargement et le redémarrage prend une éternité et interrompt votre travail avec un tas de boîtes de dialogue intrusives
- La mise à jour peut rendre inutilisable des choses sur lesquelles vous compter réellement, soit par la suppression de fonctionnalités que vous utilisiez, ou tout simplement par casser la compatibilité avec d’autres logiciels que vous utilisez. Peut-être que les développeurs n’ont jamais testé votre cas d’utilisation, ou dans le pire des cas l’ont testé mais ont décidé qu’il n’avait pas d’importance parce que seulement 2% des utilisateurs allaient l’utiliser. Pas de chance pour vous si vous êtes un de ces 2%…
- S’ils ont changé l’interface, votre productivité sera plus faible que d’habitude jusqu’à ce que vous ayez passé quelques temps à apprendre cette nouvelle interface. Même si celle-ci est fonctionnellement « meilleure », en quelque sorte, certains utilisateurs auront besoin d’une nouvelle « formation » pour l’utiliser
Peu importe le but de DiCarlo, celui-ci veut clairement faire passer un message aux développeurs de logiciels afin que ces derniers tirent les leçons de « l’erreur » de Firefox. « Assurez-vous que l’avantage pour les utilisateurs l’emporte sur la douleur », dit-il quand il s’agit de mises à jour. Si Firefox a perdu des parts de marché par rapport à la concurrence depuis ces dernières années, le processus de mises à jour en est certainement une des causes principales. Si Firefox veut redevenir un acteur majeur dans la guerre des navigateurs, la Fondation Mozilla doit alors devenir plus conviviale pour tous, au lieu de quelques-uns…
Curieusement, il indique que Mozilla a également sur son « auto-destruction » en essayant de rivaliser avec Chrome. Il affirme que la société a constamment comparé Firefox à Chrome et elle a préféré réfléchir aux façons de vaincre par le mal au lieu de le prendre à la racine. Même si Opera n’a pas à faire au même auditoire que Firefox ou Chrome, il est encore très populaire parmi ses utilisateurs, et ce simplement parce qu’il propose quelque chose de différent.
Donc, ce conseil de DiCarlo est adressé à Mozilla ? Proposer des mises à jour moins régulièrement et peut-être travailler sur un moyen de les rendre moins gênantes pour les utilisateurs ? Si Chrome offre déjà des mises à jour dites « silencieuses », c’est-à-dire sans que l’utilisateur ne sache jamais que leur navigateur a été mis à jour, Firefox aime toujours vous avertir chaque fois qu’il a téléchargé une nouvelle mise à jour. Rendre le processus aussi indolore que possible est essentiel si le navigateur veut s’imposer.
Personnellement je ne veux pas vraiment voir Firefox finir comme Thunderbird, mais cela pourrait arriver si la Fondation ne prend pas en compte en premier les besoins des utilisateurs…
Que pensez-vous de cette déclaration de DiCarlo ? Pensez-vous qu’il s’agisse de la réelle cause de la perte de parts de marché du navigateur ? Firefox a-t-il franchi un point de non retour ? Venez partager votre avis sur ce débat passionnant.
La Fondation Mozilla a souhaité me faire passer un communiqué suite à l’article
Bien qu’intéressante, l’analyse de Jono est dépassée. Les mises à jour régulières de Firefox sont une bonne chose pour les utilisateurs et pour le web mais uniquement lorsqu’elles n’interrompent pas votre navigation. Aujourd’hui, les mises à jour Firefox se font en arrière-plan sans interruption du navigateur, elle permettent par ailleurs de conserver vos modules complémentaires en les rendant compatibles avec les nouvelles versions. Le résultat est que nos utilisateurs ont toujours l’opportunité de vivre une expérience de navigation rapide, agréable et sécurisée. Ces versions régulières nous permettent également de proposer de nouvelles fonctionnalités à nos utilisateurs à un rythme soutenu tout en prenant en compte leurs remarques afin d’améliorer l’ensemble, comme cela a été le cas en 2011.