La présidentielle américaine de 2008 a été la première élection dans laquelle Internet a joué un rôle essentiel. Certains analystes affirment même que la stratégie web a été déterminante dans le succès de Barack Obama. Le site web du président élu, le célèbre mybarackobama.com, a ainsi supporté 200 000 événements et 400 000 articles pendant la campagne… Il a surtout permis de recruter 35 000 volontaires, dont 10 000 le jour où Obama a annoncé sa candidature.
Pour que cela « marche », deux conditions préliminaires : le site web doit être performant et disponible. On considère qu’un site Web est performant si sa page d’accueil s’affiche en moins de 3 secondes, et sera dit « disponible à 100% », s’il répond à toutes les sollicitations des internautes, où qu’ils soient.
Et pour nos candidats français, qu’en est-il de leur site web ? Sont-ils aussi agiles, aussi rapides, aussi disponibles, au fur et à mesure de la montée en puissance de la campagne ? Où se situe la performance des uns par rapport à celle des autres ?
On sait que depuis quelques années déjà, que les sites des candidats n’ont ainsi pas grand chose à voir avec ceux de l’époque : interactivité, attractivité, séduction, etc… sont autant de qualificatif associés à ces nouveaux sites. C’est bien connu : pour mieux vendre un message, il faut que le support soit le plus agréable possible…
Pour répondre à ces questions, la performance et la disponibilité des sites web des principaux candidats ont été mesurées du 29 Mars au 3 Avril par Compuware, le spécialiste de la performance applicative.
Dans le graphique ci-dessous, vous allez retrouver à chaque heure, avec trois fournisseurs d’accès internet, les différents résultats de nos candidats français.
Voici le résumé que l’on peut faire :
- Le site de Marine Le Pen arrive en tête, avec une moyenne de 3,21 secondes de temps d’affichage (c’est assez bien) et une disponibilité parfaite à 100%. Il devance ainsi celui de François Hollande et de Jean-Luc Mélenchon
- Le site officiel de François Hollande affiche une performance de 3.49 secondes et une disponibilité de 99,12%, ce qui n’est pas mal non plus
- « Place au peuple », le site de Jean-Luc Mélenchon affiche une performance moyenne de 4,58 secondes et une disponibilité quasi parfaite de 99,71%
- Enfin, « La France forte » de Nicolas Sarkozy a une vitesse moyenne de 5 secondes (médiocre) mais surtout une disponibilité inquiétante à 96,77%
Les stratèges en communication des candidats ont-ils bien intégré la nouvelle donne Internet ? On pourrait le penser pour certains candidats, mais pour d’autres, tels que Nicolas Sarkozy, je crois que l’on a oublié de sauter dans le bon wagon…
Outre le fait de proposer un véritable jeu en ligne, les candidats ont bien compris de la puissance de l’Internet. C’est ainsi que l’on retrouve désormais des « timelines » sur Facebook, des débats sur Twitter, des vidéos sur Youtube, etc… Tout est bon pour tenter d’élargir la base de sympathisants…
Si la tendance est au « live », la simplicité et la rapidité d’accès à une page Web ne devraient-elles pas en être le reflet ? Si les résultats d’une élection présidentielle ne dépendent pas de la rapidité d’accès à une information et de sa disponibilité en ligne, peut-on affirmer cela dans la guerre de la communication Internet ?
De plus, quand on sait que 40% des acheteurs en ligne passent à la concurrence après 4 secondes d’attente sur une page Web, doit-on s’attendre au même problème pour le site d’un candidat ?