Le cofondateur de WhatsApp, Brian Acton, vient de déclarer que les gens devraient se débarrasser de leurs comptes Facebook. Pour rappel, WhatsApp, une application de chat avec 1,5 milliard d’utilisateurs actifs mensuels, a été acquise par Facebook en février 2014 pour plus de 16 milliards de dollars. « Il est temps », a tweeté Acton, suivi par le hashtag #deletefacebook.
Acton a quitté WhatsApp en septembre 2017. Son opposition au géant social arrive dans un contexte où son PDG, Mark Zuckerberg, avait tort d’écarter les allégations selon lesquelles Facebook aurait été utilisé pour impacter les résultats des élections présidentielles américaines de 2016.
Vendredi, Facebook a annoncé avoir suspendu le Cambridge Analytica et sa société mère, SCL Group, de sa plateforme pour la mauvaise utilisation des données par le Cambridge Analytica, une entreprise spécialisée dans le recueil et l’analyse de données en ligne. Les informations personnelles de 50 millions d’utilisateurs de Facebook auraient ainsi été récoltées par la société liée au donateur de la campagne présidentielle de Donald Trump, Robert Mercer, et au stratège Steve Bannon. Les données ont été utilisées pour cibler les électeurs plutôt que pour la recherche universitaire.
Cambridge Analytica a suspendu son PDG, Alexander Nix, après la sortie d’enregistrements par Channel 4 de Nix parlant du rôle de l’entreprise dans la campagne présidentielle de Trump et en proposant de faire chanter l’opposition pour un potentiel client.
Une chute inévitable pour Facebook ?
It is time. #deletefacebook
— Brian Acton (@brianacton) 20 mars 2018
Depuis les révélations, la capitalisation boursière de Facebook a chuté de près de 50 milliards de dollars, et Zuckerberg a été plutôt discret. Une réunion générale d’urgence qui aurait eu lieu sur le site de Facebook a été menée non pas par Zuckerberg ou Sheryl Sandberg, chef de l’exploitation, mais par l’avocat général adjoint, Paul Grewel.
Des enquêtes ont été lancées par des autorités de plusieurs pays, des députés britanniques et des procureurs généraux dans les États de New York et du Massachusetts. Facebook et Cambridge Analytica ont également annoncé qu’ils prévoyaient de lancer leurs propres audits sur ce sujet.
Acton est le dernier ancien dirigeant de Facebook à critiquer l’entreprise. À l’automne dernier, l’ancien patron de Facebook, Chamath Palihapitiya, a déclaré que Facebook détruisait le tissu social de la société, tandis que l’ancien président de l’entreprise, Sean Parker, s’interrogeait sur l’effet de Facebook sur le cerveau des enfants. Autrement dit, Facebook semble être dans la tourmente.
