Intel s’apprête à sortir la 9e génération de ses processeurs et a ce titre, nous avons pu mettre la main sur le haut de gamme de cette fournée à savoir le i9 9900k.
Présentant une finesse de gravure analogue à la précédente génération : 14 nm, le 9900k possède 8 cœurs physiques, ce qui porte le nombre total de cœurs logiques (threads) à 16, grâce à l’hyper-threading. Le processeur est cadencé, de base, à 3.6 GHz et peut monter jusqu’à 5 GHz en Turbo et dispose d’un chipset graphique Intel UHD 630
Avec ce processeur, Intel focalise son attention sur les PC gaming très haut de gamme et la performance en jeu. Pour utiliser ce modèle, il vous faudra posséder ou investir dans une carte mère possédant un chipset Intel Z390.
Ayant rarement eu l’occasion de mettre la main sur un tel produit, c’est avec enthousiasme que j’ai testé ce processeur !
Intel Core i9 9900k : caractéristiques
Le processeur Intel Core i9-9900K est l’un des deux premiers processeurs octa-core traditionnels de la société – l’autre étant le Intel Core i7-9700K. Il offre également le plus grand nombre de threads (16) de la gamme Coffee Lake Refresh. Cela devrait se traduire par des performances en hyper-threading qui dépasseront finalement les processeurs rivaux d’AMD, Ryzen de 2e génération.
En parlant d’AMD, le Ryzen 7 2700X dispose également de 8 cœurs et de 16 threads avec des fréquences d’horloges de base et boost respectivement de 3,7 GHz et 4,3 GHz. La nouvelle puce Intel Core i9, quant à elle, est conçue pour débuter à une fréquence de base de 3,6 GHz et pour passer à 5,0 GHz avec un seul cœur, ou 4,7 GHz avec six à huit cœurs.
La chose la plus impressionnante à propos du processeur Intel Core i9-9900K réside dans le fait qu’il intègre des puces 8 cœurs, 16 threads et une fréquence d’horloge plus élevée dans une puce ayant la même enveloppe thermique de 95 W que les précédents processeurs Coffee Lake.
Pas besoin de changer de carte mère
La nouvelle gamme de processeurs d’Intel présente également un répartiteur de chaleur intégré soudé (IHS). Ce nouveau matériau devrait aider énormément à dissiper la chaleur et à atteindre des vitesses d’overclocking plus élevées.
Contrairement à la puce Coffee Lake, les consommateurs n’auront pas nécessairement à faire des folies sur une nouvelle carte mère juste pour installer cette puce Core i9. Le processeur Intel Core i9-9900K sera entièrement compatible avec les cartes mères Z370 existantes. La nouvelle plateforme Z390 d’Intel offre uniquement la prise en charge de l’USB 3.1 Gen 2 pour des vitesses de transfert de données de 10 Gbit / s par des ports USB standard classiques et un Wi-Fi 5 802.11ac intégré pour des vitesses sans fil en gigabit.
Intel Core i9 9900k : plateforme de test
Afin de le tester, le 9900k sera épaulé d’une carte mère ROG Strix Z-390 E Gaming de chez ASUS, 16 Go de RAM, un Intel SSD M.2 760 p avec une capacité de 512 Go et d’un Intel Optane 800p pour le cache d’un disque de jeu, et il est accompagné d’une GTX 1070Ti de chez NVIDIA pour la partie graphique.
L’idée de mon test est de réaliser des benchmarks classiques à l’aide de 3D Mark sur la partie traitement CPU et un test sur PassMark qui lui audite bien plus en détail le CPU. La seconde partie du test consistera à utiliser des logiciels et des jeux afin d’en donner mon ressenti.
Passons donc aux choses sérieuses et faisons fumer un peu ce processeur ! (Pour ce qui est de le faire fumer, je vais éviter)
Intel Core i9 9900k : benchmarks du processeur
Pour benchmarker le CPU, j’ai utilisé 3 logiciels à ma portée :
- PC Mark
- 3D Mark
- PassMark
PCMark 10
PC Mark s’occupe de tester la réactivité globale de l’ordinateur et le processeur est pas mal sollicité notamment sur les traitements tels que la compression/décompression.
J’ai réalisé 3 runs de PCMark, chacun durant une dizaine de minutes, et teste une multitude de choses : décodage vidéo en temps réel, rapidité d’ouverture des applications, édition vidéo, rendus vidéo et 3D, traitement de texte et feuille de calcul.
La configuration atteint 6995 points, de manière générale, les scores au cas par cas sont bons et dès qu’il s’agit de traitement lourd comme du décodage vidéo, de la compression ou bien de l’édition vidéo, on s’aperçoit que le CPU est là pour appuyer la demande.
3DMark
3D Mark quant à lui va tester bien plus directement le CPU et la carte graphique (mais on ne regardera que les tests CPU) en situation de jeu plus ou moins extrême.
Il s’agit d’un logiciel qui va simuler des scènes 3D plus ou moins complexes et mettre au challenge tour à tour. Il y a plusieurs types de scénarios, chacun utilisant plus ou moins de ressources sur le CPU et le GPU.
J’ai réalisé deux benchmarks sur 3DMark : le premier, initulé Time Spy, vise à tester le PC dans des conditions de jeux en 4K. Ce test est particulièrement stressant pour l’ordinateur dans le sens où il va tester de manière très exhaustive ses capacités graphiques et de calcul plus classique (physique, fractales, etc.).
Pour ce test, le processeur obtient un score de 4925 :
En comparant avec une configuration similaire : « mono GPU » et contre le concurrent direct du i9 c’est-à-dire le Ryzen 2700x, nous constatons sur la capture ci-dessous que le 9900k présente un avantage ; une différence de 20 % en moyenne.
Évidemment, je me concentre ici sur la comparaison entre les deux CPU et non la partie graphique, car ma 1070Ti se fait totalement écraser par la concurrence !
Je suis allé plus loin pour le second test. Le Fire Strike Extreme est un test qui vise à pousser un ordinateur dans ses derniers retranchements. Il est fait pour tester les processeurs avec un grand nombre de cœurs, et les environnements « multi GPU ». Encore une fois, nous allons écarter la partie graphique du test.
Le processeur s’est remarquablement bien débrouillé sur ce test, le score de physique est particulièrement élevé et en comparant ça avec les plus hauts résultats en configuration similaire sur le site de 3DMark, on peut s’apercevoir qu’il surpasse assez aisément son principal concurrent.
Après tous ces tests, on peut se rendre compte que le i9 est clairement taillé pour le jeu vidéo et le traitement lourd. Pas étonnant vu sa configuration.
Avant de passer aux tests en jeu, un dernier test qui n’est pas des moindres.
PassMark
PassMark ne teste que le CPU au travers de plusieurs indicateurs tels que le calcul sur les entiers et les flottants, les nombres premiers, la compression, le calcul physique, le chiffrement, le tri et le calcul sur un seul cœur.
Le i9 n’a fait qu’une bouchée de ce test, le propulsant à 19 485 points !
Le site de PassMark présente une liste des CPU testés avec leur indice de performance. Ils n’ont pas encore ajouté le 9900k, néanmoins en observant cette liste, on peut s’apercevoir que le dernier d’Intel nage au beau milieu des Xéons, Xéons Gold et autres Threadrippers.
En regardant les processeurs autour de ce score, on peut déduire que le 9900k se hisse à la 43e position sur la liste des plus puissants processeurs !
Intel Core i9 9900k : ressenti en jeu
Les tests artificiels étant passés, je me suis attardé sur mon ressenti sur plusieurs jeux.
Tout d’abord le populaire PUBG (abréviation de PlayerUnknown’s Battleground). Avec les graphismes à fond, je n’ai pas été sous la barre des 80 images par secondes.
Le CPU importe moyennement me diriez-vous, cependant, je note une élévation d’environ 15/20 fps par rapport à mon processeur personnel (un i7 4790k). En jeu, le CPU ne monte pas à plus de 25 % de charge et accepte parfaitement toutes les situations.
Cities Skylines est le second jeu que j’ai testé et exploite bien plus les ressources du processeur. Ce « city builder » sortit il y a 3 ans sur Steam dispose d’une notoriété qui n’est plus à prouver et n’a eu aucun mal à détrôner SimCity. L’objectif de ce jeu est de construire et de faire pérenniser sa ville. L’une des grandes forces du jeu est la taille de la carte sur laquelle on peut construire, elle est très vaste et permet de bâtir de très grandes villes.
Cela a bien sûr un coût, plus la ville est grande, plus les ressources (surtout la RAM et le CPU) vont être sollicitées. J’ai récupéré cette sauvegarde depuis le workshop de Steam et j’ai pu charger une ville de plus de 300 000 habitants. Suffisamment pour que le jeu se mette à consommer plus de 6 Go de RAM et accaparer pas loin de 50 % du processeur !
Néanmoins malgré ceci, le jeu tourne toujours à plus de 60 images par secondes et la simulation n’est en aucun cas perturbée.
Troisième jeu que j’ai testé spécialement pour le 9900k : Ashes of the Singularity Escalation.
Ce jeu de stratégie en temps réel a cette particularité, comme Cities Skyline, d’être gourmand en ressources CPU. La raison est que strictement tout est simulé ici, la balistique, les trajectoires, les impacts, sans compter l’IA. Autre particularité de ce jeu : Aucune limite d’unité ; il s’agit en fait du facteur principal de consommation !
Ce jeu présente l’avantage d’avoir directement un mode de benchmark intégré pour tester séparément soit le GPU, soit le CPU. Le retour du test CPU est particulièrement positif avec un solide 50 fps maintenu tout du long.
Intel Core i9 9900k : verdict
Que dire pour finir de ce processeur, si ce n’est qu’en l’état actuel des choses, c’est un monstre qui parvient à engloutir tout ce qu’on lui donne à manger.
Ayant utilisé ce composant tous les jours pendant une semaine et ayant aussi fait de multiples autres tests (montage vidéo, compression, rendu), je suis sûr d’une chose, c’est qu’il a énormément de puissance à revendre.
Le nombre de cœurs (8) et les différentes technologies utilisées à savoir l’hyperthreading pour doubler le nombre de cœurs et le turbo boost qui passe tout de même la fréquence nominale du CPU de 3,7 GHz à environ 5 GHz (!) contribuent à sa grande puissance. Il rivalise, et même dépasse, avec le Ryzen 2700K en termes de puissance brute.
Si vous souhaitez opter pour ce processeur, il vous faudra débourser plus de 488 dollars. À l’heure où j’écris ces lignes, le prix français n’est pas connu étant donné que ce dernier est fixé par les revendeurs.