Les choses commencent peut-être à aller mieux pour Huawei, du moins pour sa division mobile et pour un très petit aspect de celle-ci. La société a récemment été réintégrée dans les alliances Wi-Fi, Bluetooth et SD Card après avoir été silencieusement retirée de celles-ci.
Maintenant, elle revient sous une autre forme, puisque son Mate 20 Pro fait à nouveau partie du club exclusif des smartphones pouvant recevoir la version bêta de Android Q. La grande question qui se pose maintenant est de savoir quand restera-t-il en compagnie de ses anciens partenaires.
D’une part, le Mate 20 Pro n’aurait probablement pas dû être retiré du programme bêta en premier lieu. Le programme a débuté le 8 mai, quelques semaines avant l’injonction du président américain, Donald Trump. Elle dure également jusqu’au 30 juin seulement, soit plus d’un mois avant la fin du sursis de 90 jours. Par ailleurs, de nombreuses sociétés américaines ont rapidement rompu leurs liens une fois l’ordre donné.
Le Mate 20 Pro est pour l’instant de retour sur cette liste, et ceux qui se sont inscrits au programme bêta continueront de bénéficier de la preview de Android Q jusqu’au mois prochain. Cela ne répond toutefois pas à la question de savoir s’ils pourront obtenir cette version d’Android plus tard dans l’année. Google a promis de continuer à prendre en charge les smartphones Huawei existants, mais ne fait aucune mention des mises à jour majeures d’Android. Huawei a promis de faire de même, mais il pourrait finir par faire les choses toute seule si les choses ne s’améliorent pas.
Un « retour politique »
La grande question est de savoir pourquoi ces organisations ont soudainement laissé Huawei revenir au moment même où elles l’ont expulsé en silence. Il est également intéressant de noter que seuls les organismes de normalisation ont accueilli le retour de Huawei. Les fabricants de matériel tels que Qualcomm, Broadcom et Intel continuent à l’ignorer.
La réponse peut être simple, mais elle peut aussi avoir des connotations politiques. Ces alliances développent et promeuvent les normes internationales et industrielles et ont des membres dans le monde entier. Bien que leurs principaux bureaux sont aux États-Unis, cela ne veut pas dire que leurs spécifications et leurs technologies sont des produits américains. Capituler à la demande d’un pays, qu’il s’agisse des États-Unis ou de tout autre pays, pourrait affaiblir l’image de l’organisation en tant que gardien impartial des normes internationales et éventuellement fragiliser le secteur.
Huawei développe son propre OS
L’interdiction imposée par les États-Unis permet à Huawei de continuer à fournir des mises à jour pour les appareils existants, mais d’un autre côté, il lui est interdit d’installer Android sur de nouveaux produits. Pour tenter de réduire l’impact de l’interdiction, Huawei travaille sur son propre système d’exploitation, qui remplacerait Android et Windows. Conçu comme une plateforme universelle, l’OS connu sous le nom de code Hongmeng devrait faire ses débuts sur les appareils chinois à l’automne, avant le lancement international prévu pour 2020.
Cependant, pendant cette période, Huawei a déclaré qu’elle était toujours prête à utiliser Android sur ses appareils, soulignant qu’il s’agissait de l’une des sociétés ayant contribué au développement du système d’exploitation. Reste à savoir si Huawei sera finalement autorisé à installer Android Q sur tous ses appareils. Mais pour le moment, la société peut continuer à tester la version bêta sur le Mate 20 Pro sans aucune limitation.