Transférer des données par des photons n’est pas aussi étrange que cela puisse paraître. En effet, le LiFi, une technologie qui a déjà donné naissance à une poignée de produits commerciaux, permet de moduler des sources de lumière visible, infrarouge ou ultraviolette pour diffuser des bits sur l’antenne vers des récepteurs USB ou directement intégrés dans les périphériques. C’est loin d’être aussi omniprésent que le Wi-Fi, mais Oledcomm, une société française, fait équipe avec Air France pour déployer le LiFi dans les avions.
Lors du deuxième congrès annuel Global LiFi Congress à Paris cette semaine, Oledcomm, en collaboration avec le Groupe Latécoère, l’Université Paul Sabatier et la DGAC, a dévoilé un produit LiFi conçu pour les avions en croisière à 30 000 pieds. Il est basé sur la technologie LiFiMax que Oledcomm a annoncée au début de l’année lors du CES, et peut théoriquement fournir 100 Mb/s par siège — une amélioration par rapport à la vitesse maximale de 23 Mb/s du précédent standard LiFi.
En janvier dernier, Oledcomm a déclaré que son émetteur LiFiMax, qui mesure environ 10 cm de diamètre et 2,54 cm d’épaisseur, était l’appareil le plus puissant de son genre, avec un support pour 16 connexions simultanées, une portée maximale de 28 m et une précision de localisation de 10 cm.
« Le LiFi trouve un cas d’usage fort dans l’aéronautique et nous démontrons ainsi que nous n’en sommes plus au stade de la recherche, mais d’applications concrètes à forte valeur ajoutée business », a déclaré Benjamin Azoulay, président de Oledcomm. « LiFiMax est le résultat de plus de 10 ans de recherche. Nous avons travaillé pour créer un produit basé sur les nouvelles normes de communication et offrir aux entreprises une sécurité et une vitesse sans précédent dans l’Internet sans fil ».
Un énorme potentiel
Oledcomm indique que LiFiMax sera bientôt disponible sur des lignes Air France, mais il n’est pas certain que les passagers devront acheter des récepteurs compatibles pour en profiter. Oledcomm a l’intention de vendre un ensemble LiFiMax plus tard dans l’année qui comprendra un émetteur et un récepteur unique, à partir de 900 dollars.
La chercheuse française Suat Topsu et ses collègues ont été les pionniers du LiFi en 2005, et 7 ans plus tard, Topsu a fondé Oledcomm et en a été le président jusqu’à ce que Azoulay, qui travaillait auparavant sur le lancement du Philips Hue, prenne le relais. Les partisans de la technologie LiFi soutiennent qu’elle est intrinsèquement plus sûre que la technologie Bluetooth ou Wi-Fi parce que la lumière ne peut pénétrer à travers les murs et autres obstacles, et qu’elle est bien adaptée aux environnements où il est primordial de minimiser les interférences sans fil.
Le potentiel du LiFi est considérable. « Alors que l’on compte 14 milliards de points lumineux dans le monde, on estime que le marché connaîtra une croissance annuelle de 80 % jusqu’en 2023, date à laquelle il pèsera 75 milliards de dollars« , indique la société.