Rick Osterloh, vice-président de la division Devices and Services de Google, a publié un article sur le blog Keyword de l’entreprise, rappelant à tous que Google aimerait beaucoup acheter Fitbit. Ce que nous savions déjà, et qui n’inclut pas vraiment de nouvelles informations. En fait, Google ne semble pas vouloir parler de Fitbit du tout : la publication concerne surtout l’Europe.
Vous voyez, la Commission européenne a tendance à mal réagir aux fusions et acquisitions quasi constantes des grandes entreprises technologiques, en particulier celles des États-Unis. À tel point que la Commission européenne va lancer une enquête pour savoir si une éventuelle vente de Fitbit à Google pourrait amener cette dernière à utiliser toutes ces données personnelles sur la santé pour stimuler son activité publicitaire.
En effet, les régulateurs de l’UE craignent que l’accord ne renforce la position de Google en tant que leader du marché de la publicité en ligne en donnant au géant de la recherche un accès aux données collectées par le matériel de suivi médical de Fitbit qui peuvent être utilisées pour des annonces personnalisées. L’enquête de l’UE sur la concurrence devrait durer quatre mois.
« Les données recueillies par le biais des appareils portés au poignet semblent être un avantage important sur les marchés de la publicité en ligne », a écrit la Commission dans un communiqué de presse. « En augmentant l’avantage de données de Google dans la personnalisation des annonces qu’il diffuse par son moteur de recherche et qu’il affiche sur d’autres pages Internet, il serait plus difficile pour les concurrents de rivaliser avec les services de publicité en ligne de Google ».
La publication de Osterloh semble destinée à dissuader ces enquêteurs, affirmant qu’il existe une saine concurrence entre les pairs de Fitbit, notamment Samsung, Huawei, Xiaomi, Garmin, et le géant sur le marché des wearables, l’Apple Watch — Google a également mentionné Fossil, mais ils utilisent Wear OS de Google basé sur Android. Osterloh déclare que « cet accord concerne les appareils, pas les données » et assure à la Commission européenne que Google « donnera aux utilisateurs de Fitbit le choix de revoir, déplacer ou supprimer leurs données ».
Rendez-vous le 9 décembre
Il n’a rien dit sur la publicité, qui est le principal objet de l’enquête sur la concurrence. Google n’a pas le meilleur bilan en Europe dans ce domaine. L’enquête de la Commission européenne est une grosse affaire. La division « wearable » de Google est en difficulté, car les consommateurs se lassent de Wear OS, ce qui pourrait couper l’accès au marché européen pour une gamme revitalisée d’appareils fonctionnant avec Fitbit. Un blocage de l’acquisition de Fitbit ne semble pas être d’actualité — la CE a tendance à faire des concessions et mener des accords plutôt que pour des interdictions catégoriques.
Mais dans un marché aussi fluide et crucial, chaque semaine de retard est une semaine perdue. La Commission dispose maintenant de 90 jours, jusqu’au 9 décembre 2020, pour conclure son enquête.