Nous avons entendu parler pour la première fois des propositions de la Commission européenne concernant la réparation des gadgets en février dernier, appelant les fabricants à rendre les appareils plus faciles à réparer et à remplacer les batteries plus facilement. Il y a quelques jours, le Parlement européen a voté en faveur de mesures de droit à la réparation.
Selon un extrait de la motion repérée par iFixit, le vote parlementaire demande « l’harmonisation de l’étiquetage obligatoire indiquant la durabilité et la lutte contre l’obsolescence prématurée au niveau de l’UE sont la voie à suivre ». Ce vote invite la Commission européenne à « élaborer et introduire un étiquetage obligatoire, afin de fournir aux consommateurs des informations claires, immédiatement visibles et faciles à comprendre sur la durée de vie estimée et la réparabilité d’un produit au moment de l’achat ».
Cependant, la France est en avance sur le reste de l’UE à cet égard, puisqu’elle a déjà annoncé qu’elle délivrerait des étiquettes de réparabilité à partir de janvier 2021.
Ces étiquettes seront apposées sur les smartphones, les ordinateurs portables, les machines à laver, les téléviseurs et les tondeuses à gazon. Ils seront notés sur 10, comme c’est le cas pour iFixit. En outre, ces scores seront basés sur des facteurs tels que la facilité de démontage, l’accès aux informations sur les réparations et le prix/la disponibilité des pièces de rechange.
L’objectif derrière le score et l’étiquette de réparabilité est triple, et son programme Stop Obsolescence Planifiée. Le premier objectif est simplement de fournir aux utilisateurs des informations utiles, tandis que le second vise à motiver les fabricants à obtenir le meilleur score et donc à rendre leurs appareils plus faciles à réparer. Un dernier objectif est de prolonger la durée de vie des produits, donc d’être plus respectueux de l’environnement et du portefeuille des utilisateurs.
Un triple objectif
La France n’est toutefois pas le seul pays de l’UE à prendre des mesures de réparation proactives à cet égard, puisque l’Autriche réduit les taxes sur les réparations de vélos, de vêtements et de chaussures. Elle offre également des subventions pour la réparation des petits et gros appareils électriques, qui peuvent atteindre 50 % du coût de la réparation (jusqu’à 100 euros) dans certains États.
Il n’y a pas de date limite pour que le reste de l’UE offre des notes et des étiquettes de réparabilité, mais la motion demande également des mises à jour de sécurité « tout au long de la durée de vie estimée » d’un appareil. Il faut donc espérer que les fabricants seront plus nombreux à proposer des mises à jour de sécurité rapides pendant une période plus longue.