Resident Evil… Tout le monde connaissant un tant soit peu les jeux vidéo connaît cette saga au moins de nom ou de renommée : des zombies arpentant des ruelles sombres ou des couloirs craquants et sinueux, à l’affût d’un malheureux qui se serait perdu. C’est aussi une saga du changement, si les trois premiers épisodes (dont le premier remonte à 1997 tout de même) étaient orientés survival-horror avec une bonne composante action, Resident Evil 4 a entamé une mutation vers des jeux plus orientés action comme l’ont été les 5e et 6e opus.
Après des années à se chercher, Capcom a décidé de replonger dans les origines de ce qui a fait le succès de la série : la Peur. Resident Evil 7 a marqué ce retour avec comme nouveauté une aventure à la première personne (vue FPS) plongeant le joueur au cœur de ce qu’il doit vivre.
Celui qui nous intéresse aujourd’hui est Resident Evil Village (ou Resident Evil 8) qui est la prolongation des codes du 7 dans une nouvelle aventure.
Dans ce test, nous allons découvrir si ce nouvel épisode est à la hauteur de ce que son prédécesseur avait posé. Ce test sera principalement axé sur le tout premier niveau du jeu avec mes propres ressentis, mais aussi un aspect plus technique (graphismes, performances, etc.)
Un joli village blotti au pied d’un immense château
Passé le prologue du jeu qui fait la jonction entre Resident Evil 7 et Village, nous nous retrouvons dans un village en Europe de l’est avec une forte consonance moyenâgeuse nous faisant oublier la chaleur de la maison que nous venons de quitter.
Ici, point de zombies et autres Tyrant, mais des créatures aux allures de loup-garou nous sautent littéralement dessus dès les premières minutes. Contrairement à elles, nous ne sommes que très peu équipés et la seule solution est la fuite.
Le jeu est assez avare en munitions et il faudra les conserver précieusement ou les fabriquer à l’aide d’autres objets qu’on découvre au fur et à mesure. De la même manière qu’avec RE4, un marchand est accessible régulièrement et vous permettra d’acheter des munitions, soins, armes et améliorations ; il vous permettra également de vendre les objets de valeur collectés dans le jeu.
Nous nous apercevons donc que ce village n’est pas aussi tranquille que la neige et le jour le laissent penser, entre les différentes sessions de chasse (et je suis désolé, mais le chassé, c’est le joueur), nous essayons de comprendre ce qui se passe et surtout comment retrouver notre fille.
Le peu de survivants que nous rencontrons semble être sous le choc des attaques des monstres et tente tant bien que mal de survivre dans des maisons en pièces. Ils sont également comme le joueur qui vit sa première partie, dans l’incompréhension totale de ce qui se passe et des horreurs qu’ils vivent.
Parlons-en, du château
Après quelques pérégrinations dans le village, nous arrivons dans un château, celui dont la châtelaine a été très largement médiatisée avant la sortie du jeu : Lady Dimistrescu.
Cette section du jeu (pas si longue que ça) pose les bases architecturales et de l’ambiance qui resteront. Il faut le dire, le jeu est beau, très beau même. Capcom utilise le RE Engine qui a plus que fait ses preuves depuis Resident Evil 7 (en passant par Resident Evil 2 et 3 Remake) et il nous gratifie toujours de graphismes très beaux (quoiqu’avec un framerate pas très stable de temps en temps) et d’une ambiance gothique et glauque au possible.
Il faudra compter environ 5 à 6 h en explorant, mais pas à fond pour sortir de la première visite du château. La suite du jeu se focalisant sur vos pérégrinations aux alentours du village.
D’ailleurs en parlant d’ambiance, si les premières dizaines de minutes au château sont très calmes, le reste l’est largement moins. Nous pouvons ressentir le réveil de la bâtisse et clairement, l’insécurité est au rendez-vous.
Le jeu emploie des mécaniques analogues à Resident Evil 2 Remake (du moins sur cette toute première partie de quelques heures) et maintient une tension constante envers le joueur : les bruits de pas au plafond, les effets sonores, la musique et les parures du château ne sont pas là pour rassurer.
On ne peut pas s’empêcher néanmoins de s’immerger dedans, on trouve, dans ce premier niveau, des aspects empruntés à Resident Evil 1 et 4.
Les énigmes, fidèles à la franchise, sont également de la partie, tant en termes d’écriture que de mise en scène et de difficulté.
Il faut dire que ce genre de statue dans une salle peu éclairée ne donne pas envie de s’y approcher !
Comme depuis le début du jeu, nous ne somme pas forcément plongés dans le noir absolu ou dans la nuit. Bien au contraire, le jeu se joue à ce stade du moins, en plein jour, mais joue plus sur la carte des petits couloirs ainsi que l’ambiance générale. Il y a également un contraste entre les séquences de niveau et les séquences inter-niveau (autrement dit celles dans le village). Les premières jouent vraiment sur le sentiment d’enfermement avec des décors d’intérieur soignés et ces dernières jouent plus sur ce faux sentiment de respirer le grand air car une créature sera forcément à l’affût pour vous attaquer.
Le gameplay, qu’en est il ?
Globalement, le jeu se joue comme Resident Evil 7, il emprunte les mêmes mécaniques et quelqu’un qui aura joué au prédécesseur ne sera pas dépaysé. On retrouve la vue à la première personne, forçant le joueur à se projeter dans le protagoniste et voir tout ce qu’il voit aussi cru et sanglant que la scène puisse être. Et il y en a des scènes sanglantes. Le premier niveau d’ailleurs emprunte énormément au thème de l’univers des vampires avec une présence omniprésente de sang et de références à ce dernier dans le château. Chaque niveau semble être associé à une thématique et une ambiance propre.
Pour revenir au gameplay, on retrouve aussi une mécanique de fabrication d’objets qui nous permet de construire des munitions, soins et autres à partir d’objets collectés pendant la partie.
Cela permet notamment de pallier à la rareté des ressources et au prix grandissant de ces dernières chez le marchand. Les armes peuvent également faire l’objet d’amélioration, les rendant de plus en plus efficaces à mesure que les ennemis, également, se renforcent !
Un scénario à la Resident Evil
Le scénario est typique d’un scénario de Resident Evil ; ne vous attendez pas à quelque chose d’extraordinaire, on aurait tendance plus à surfer sur le nanardesque, mais il faut admettre aussi que ça a son charme. Nous sommes ici face à une ambiance, une mise en scène et un ton qui donnent vraiment l’impression d’être Van Helsing à chasser des monstres plutôt qu’une personne qui a, fut un temps, chassé une méga-compagnie pharmaceutique qui tentait de détruire le monde.. sauf que…
De leur côté, les personnages principaux sont assez marquants et en particulier les antagonistes !
Leur character design est plutôt recherché de même que leur personnalité qui est, pour la plupart, extrêmement forte. Le regret qu’on peut avoir est que le scénario et leur jeu n’a pas atteint tout le potentiel qui leur était promis malgré des scènes marquantes.
Alors ? Verdict ?
Resident Evil Village est une bonne expérience. On sent le travail investi dans le jeu malgré certains défauts d’optimisations et le jeu propose une bonne vingtaine d’heure si on explore un peu le jeu et qu’on prend son temps.
Le jeu n’est pas parfait pour autant, le scénario reste un scénario Ok sans plus, on peut se retrouver par moment à ne plus trop savoir ou aller et l’ambiance peut ne pas plaire à tout le monde.
Néanmoins, la mise en scène est bonne, les personnages et les antagonistes charismatiques, l’ambiance et l’immersion sont au rendez-vous surtout pendant les phases de niveau, le jeu reste beau et agréable visuellement et ne manque pas d’être original.
Si Resident Evil 7 pour citer son prédécesseur direct était un nouveau de son genre et a été une excellente surprise, Resident Evil Village avait ce challenge de rester à la hauteur ce qu’il réussit. Nous sommes en face d’un très bon jeu auquel il ne manque pas grand-chose pour être excellent et se hisse très bien à la hauteur de l’héritage de la franchise et de Resident Evil 7 qui avait placé la barre haut.