Le manque de réparabilité des Mac modernes est devenu carrément notoire. Mais, Apple a lentement commencé à changer son fusil d’épaule, en annonçant tout récemment un programme de réparation en libre-service qui permettra enfin aux clients de réparer eux-mêmes leurs Mac (et leurs iPhone aussi). C’est la première fois que le géant de la technologie propose un tel service. Apple a confirmé qu’elle allait commencer à vendre des pièces et des outils aux consommateurs qui souhaitent effectuer eux-mêmes des réparations sur certains modèles d’iPhone, ainsi que sur les Mac équipés des puces M1 de la société.
Le système de réparation en libre-service sera disponible au début de l’année prochaine aux États-Unis, et une extension à d’autres pays est prévue en 2022. Il sera d’abord déployé pour les séries d’iPhone 12 et d’iPhone 13, tandis que l’initiative couvrira les ordinateurs Mac alimentés d’une puce M1 « peu de temps » après.
Les personnes souhaitant effectuer leurs propres réparations auront d’abord accès à un manuel de réparation, après quoi elles pourront acheter des pièces depuis la boutique en ligne de réparation en libre-service d’Apple. Une fois que vous aurez réparé votre Mac, Apple offrira aux clients qui retourneront les pièces usagées à des fins de recyclage un crédit pour leur achat.
C’est une bonne nouvelle, en particulier pour les utilisateurs de Mac. Depuis des années, Apple a choisi de coller des batteries dans le MacBook. Toutefois, le modèle de MacBook Pro 2021, qui intègre les nouvelles puces Apple M1 Pro et M1 Max, a mis fin à cette pratique. Comme sur l’iPhone, une tirette peut désormais être utilisée ; cette fonctionnalité offre enfin aux utilisateurs une méthode simple pour remplacer la batterie.
Une amélioration supplémentaire a vu les ports du dernier MacBook Pro, qui inclut le composant MagSafe, devenir « modulaires et faciles à remplacer ». Cependant, un aspect sur lequel le nouveau service d’Apple n’aura pas d’impact est le plateau de clavier noir, car il reste une partie de l’unibody, ne laissant essentiellement aucune option pour une procédure de remplacement simple. En 2018, un recours collectif relatif aux problèmes de clavier des MacBook Pro a été déposé contre Apple.
Une pression intense
Étant donné les modifications techniques, il ne serait pas exagéré de croire qu’Apple a toujours envisagé un programme de libre-service lors du développement du produit. La décision pourrait très probablement être attribuée à la pression intense qu’Apple subit depuis des années de la part du mouvement d’autoréparation.
Dans tous les cas, la société a souligné que l’option de réparation ne devait être utilisée que par ceux qui possèdent les compétences et l’expérience nécessaires pour réparer des appareils électroniques. Apple a ajouté que pour ceux qui n’ont pas les connaissances requises pour réparer un Mac sans l’aide de professionnels, se rendre chez un fournisseur de services de réparation avec des techniciens certifiés qui n’utilisent que des pièces d’origine est « le moyen le plus sûr et le plus fiable » de faire réparer un appareil.
Apple a été continuellement critiquée pour avoir établi un monopole très lucratif sur le processus de réparation de ses produits. Avant l’annonce de cette semaine, les consommateurs pouvaient choisir entre des techniciens qui utilisaient des pièces provenant de fournisseurs non certifiés par Apple, ou payer — dans de nombreux cas — des centaines d’euros dans les Apple Store officiels. Même les ateliers de réparation indépendants qui ont demandé l’agrément sont soumis à des inspections surprises et au risque d’amendes substantielles.
Un impact sur l’environnement
Dans certains cas, le coût de réparation d’un appareil par l’intermédiaire d’un Apple Store atteindrait un niveau de prix si élevé qu’il serait plus judicieux d’acheter un nouveau Mac ou un nouvel iPhone.
Outre les avantages évidents qui en découleront pour les consommateurs, le futur service de réparabilité aura également un impact sur l’environnement. Maintenant que certains appareils peuvent être conservés plus longtemps au lieu d’être jetés, les niveaux de déchets électroniques seront naturellement réduits.