Au CES 2022, on ne s’attendrait pas à voir une entreprise axée sur l’agriculture, mais John Deere est bien présent dans le secteur technologique. Au cours de plusieurs décennies, l’entreprise a développé des technologies permettant aux agriculteurs de mieux faire leur travail. Ainsi, John Deere révèle avec enthousiasme comment l’autonomie sera l’avenir de l’agriculture grâce à son prochain tracteur autonome 8R, qui sera utilisé pour le travail du sol, les semis et même la collecte de céréales.
Avec ce tracteur, l’entreprise espère modifier les trois principaux défis auxquels les agriculteurs sont actuellement confrontés, à savoir la pénurie de main-d’œuvre, l’uniformité de la qualité et le temps nécessaire pour effectuer certaines tâches. Vivant désormais dans des zones urbaines et avec un âge moyen assez élevé, la technologie n’est plus à présenter comme une force dominante pour les besoins de l’agriculture.
Deanna Kovar, vice-présidente de la production, affirme que cette technologie est une nécessité sur le terrain. L’autonomie permettra aux agriculteurs de se concentrer sur d’autres nécessités, comme la vie familiale quotidienne et le traitement des données.
Le tracteur autonome est considéré comme un robot géant. Il utilise l’apprentissage automatique de l’IA, le partage des données en temps réel et divers systèmes de sécurité redondants. Grâce à son système de vision RGBD, c’est-à-dire « rouge, vert, bleu et profondeur », le tracteur, aidé par les processeurs NVIDIA, travaille professionnellement sur le terrain en gardant idéalement une seule main sur le smartphone.
Le tracteur autonome utilise également un système sophistiqué de détection des anomalies pour contourner les potentiels problèmes sur le terrain, qui arrête le véhicule lorsqu’il rencontre des objets inconnus. Les données sont collectées par le modèle de vision par ordinateur du tracteur, qui se concentre sur la façon dont les travaux sur le terrain sont effectués.
Une production dans le courant de l’année
Les données sont ensuite stockées dans le centre d’exploitation John Deere afin que les agriculteurs puissent les étudier de manière proactive pour améliorer les performances globales et prendre des décisions plus judicieuses à long terme.
Les agriculteurs peuvent accéder au tracteur à distance à l’aide d’une application mobile, qui peut suivre la qualité d’un travail en cours et effectuer des ajustements en conséquence. Pour démarrer le véhicule, un agriculteur glisse de gauche à droite sur l’application John Deere Operations App, et c’est parti.
Le tracteur est prêt pour la production et sera commercialisé dans le courant de l’année, mais il risque d’être confronté à des difficultés avec les agriculteurs plus traditionnels qui ne veulent pas de cette mise à niveau. Malgré les réticences, John Deere s’attend à ce que l’autonomie sur l’exploitation agricole apporte trois avantages clés : rapidité, efficacité et amélioration de la qualité de vie.
Cela peut sembler une percée inattendue, mais le monde agricole a sans doute fait des progrès plus constants en matière de conduite autonome que les constructeurs automobiles ou les startups technologiques, principalement en raison de la simplicité de la tâche à accomplir. Bien que le labourage ou l’ensemencement d’un champ soit certainement un travail difficile — exigeant des agriculteurs qu’ils naviguent sur les contours de leurs terres tout en utilisant des équipements compliqués — la conduite est relativement simple : les opérateurs suivent des lignes définies sans avoir à se soucier des piétons ou des autres usagers de la route.
C’est pourquoi des entreprises comme John Deere ont pu automatiser de nombreux aspects de la conduite agricole au cours des dernières décennies. Elles proposent principalement des systèmes de guidage automatique qui utilisent le GPS pour localiser et guider les tracteurs. Les agriculteurs commencent par cartographier les limites de leurs champs, souvent à l’aide de balises ou en conduisant autour du périmètre, et le logiciel trace ensuite un itinéraire. Le conducteur — assis dans la cabine de son tracteur — peut alors surveiller cette trajectoire et la corriger si nécessaire.