Alors qu’en fin d’année dernière vous avez pu découvrir mon test sur la Surface RT, du moins dans la partie matérielle, je vous propose aujourd’hui de découvrir Windows RT, le système d’exploitation développé pour cette tablette. En effet, vous ne le savez peut-être pas, mais Microsoft a décidé de commercialiser deux modèles de tablettes – en dehors de la taille de l’espace de stockage : la Surface RT et la Surface Pro.
Si la seconde citée ne sera pas disponible avant fin janvier, celle-ci outre le fait de disposer de meilleures performances que la Surface RT puisqu’elle arbore un processeur Intel Core i5, de 4Go de RAM, de 64 Go de stockage, un écran offrant une résolution de 1920 × 1080, etc …, va intégrer la version Pro de Windows 8, lui permettant d’outre-passer les restrictions imposées par Windows RT – que nous allons voir dans la suite de cet article.
Microsoft Surface RT : la partie applicative
Avant de développer la seconde partie de ce test sur Windows RT, pour résumer la partie hardware, je dois avouer que Microsoft a réussi son pari de proposer une tablette à mi chemin entre l’ordinateur de portable et la tablette. Ce constat est renforcé par les claviers supplémentaires qui permettent de complètement abandonner le tactile, et ainsi retrouver une « interface » plus familière avec un touchpad et un clavier. Autrement dit, la seule réponse qui nous manque est de savoir si Windows RT est à la hauteur !
Le processeur qui est intégré dans la Surface RT est un quad-core NVIDIA Tegra 3, associé à 2 Go de RAM ! Le processeur Tegra 3 est un processeur tout en un, dérivé de la famille d’architecture ARM produit par NVIDIA, conçu pour des appareils mobiles de faible puissance tels que cette tablette et cela signifie que la Surface RT peut fonctionner pour des temps comparables, plus longtemps qu’une tablette disposant d’un processeur Intel Core-i Series ou Atom, et également beaucoup plus froid et presque en silence – personnellement je n’ai pas entendu de ventilateur dans la Surface RT. Cela signifie également qu’il peut exécuter que le système d’exploitation Windows en natif.
Si cette phrase peut vous paraître anodine, et bien sachez que ce n’est pas le cas, et c’est d’ailleurs ce qui fait toute la particularité de cet OS… En effet, sachez qu’avec Windows RT vous ne pourrez pas exécuter un logiciel Windows avec lequel vous êtes habitué à utiliser sur votre ordinateur portable ou votre ordinateur de bureau, et c’est clairement l’un des inconvénients majeurs de la Surface RT pour la plupart des utilisateurs de Windows.
Pour installer un logiciel sous Windows RT, vous devez passer par le store de Microsoft Windows. Seuls les logiciels par le biais de ce store peuvent être installés. Vous ne pouvez pas simplement aller sur un site Web et télécharger la dernière version de Firefox ou Chrome, vous ne pouvez pas simplement aller sur le site d’Adobe pour obtenir la dernière version de Flash Player ou Reader, ou vous ne pouvez pas télécharger et installer iTunes ou Spotify en vous rendant sur la page officielle des éditeurs.
En effet, toutes ces versions – et n’importe lesquelles de vos autres favoris – ne sont malheureusement pas créées pour fonctionner sur une architecture ARM et donc pour Windows RT… Vous devrez donc vous passer de ces dernières. Cela signifie que vous devrez utiliser les logiciels pré-installés sur votre Surface RT, y compris Internet Explorer – même si ce n’est pas une mauvaise expérience.
N’être pas en mesure d’installer des programmes basiques de Windows sur la version RT est d’autant plus frustrant par le fait que l’interface ressemble exactement à Windows 8. Il a même le traditionnel « bureau ». Ce dernier est présent pour faciliter le côté « productivité » de la tablette. Il fonctionnera comme étant une propre application sur le système, et vous pourrez ouvrir les programmes directement depuis votre bureau – tout comme vous en avez l’habitude sur votre ordinateur de bureau traditionnel. De plus, vous pouvez réorganiser vos fenêtres comme vous le pouvez traditionnellement le faire, ainsi qu’utiliser l’interface de l’explorateur de fichiers pour copier, transférer et gérer vos fichiers.
C’est vraiment un élément essentiel du système d’exploitation, même si je pense que Microsoft aurait du chercher à créer une expérience utilisateur pour les tablettes à base d’ARM. Comme je l’ai mentionné ci-dessus, le simple fait que le bureau soit présent pourrait finir par dérouter de nombreux utilisateurs qui voudraient par la suite installer un logiciel à partir d’un site Web ou d’une clé USB.
Personnellement j’ai pu tester la version 64 Go de la Surface RT, offrant une capacité réelle de 54Go – 6 Go étant réservé au système d’exploitation lui-même. Le slot d’extension micro SD vous sera utile, surtout si vous choisissez de prendre la version 32 Go de cette tablette.
Pendant son fonctionnement normal, c’est-à-dire avec une navigation sur les sites Web et le passage entre le bureau et les applications natives Windows 8, les performances de la tablette en n’ont pas pâti, celle-ci était plutôt rapide et réactive. Cependant, il y avait des moments où les performances étaient plutôt lentes. Ces moments étaient pour la plupart quand j’essayais d’accéder au store pour voir les nouvelles applications disponibles. Souvent, je recevais un message sur le fait que je n’étais pas relié à Internet, et d’autres fois j’ai dû attendre un moment pour que le store m’affiche les informations détaillées d’une application – et ce bien que le signal WiFi soit au maximum.
Si l’accès au store n’était pas toujours sans heurt, ce qui est peut-être compréhensible étant donné la nouveauté de la chose, mais en même temps, cela peut être considéré comme inexcusable pour une entreprise de la taille de Microsoft.
Pour les amateurs de jeux, en ce qui me concerne j’ai trouvé l’expérience plutôt fluide. En particulier, j’ai testé Riptide GP, et j’ai été en mesure de profiter pleinement de la jouabilité offerte par la tablette, ainsi que l’accéléromètre intégré qui permet de se contrôler le jetski.
Du côté du multimédia, les fichiers vidéos sont lus correctement sur la tablette – prise en charge des fichiers AVI (Xvid et DivX), ainsi que les fichiers MP4 (H.264), mais en revanche la tablette ne pourra pas lire les fichiers MKV nativement. Toutefois, l’expérience du streaming vidéo a été très mitigée… Si pour un film ou une émission télévisée ce n’est pas vraiment un problème de perdre quelques trames vidéos, ça l’est davantage pour un match sportif…
Concernant les sites de streaming, la Surface RT réagissait parfaitement, y compris sur YouTube ou encore Vimeo. Encore une fois, il est intéressant de noter que les vidéos avec une résolution élevée – en particulier celles de Vimeo – n’ont pu être lues correctement sur cette tablette. Si Adobe Flash est supporté et pré-installé sur la Surface RT, le plugin fonctionnera uniquement avec des sites Web approuvés par Microsoft.
L’expérience tablette
L’utilisation de la Surface RT sous sa « forme tablette » offre une expérience utilisateur globale vraiment satisfaisante. Avec une interface intuitive, et des « Lives Tiles » qui permettent de récupérer de l’information en temps-réel, vous allez disposer de tout ce que vous avez besoin à un instant t.
Mais, le principal problème est que vous avez besoin de basculer entre l’interface utilisateur de Windows 8 et le bureau afin de profiter pleinement des applications. Par exemple, si vous branchez une clé USB pleine de photos et que vous voulez les ouvrir dans l’application Photos, vous devrez d’abord les transférer vers la bibliothèque d’images de votre tablette – pour ce faire vous devrez passer par le bureau. Si vous ouvrez une photo – qui s’ouvre dans l’application Photos par défaut de Windows 8 – pensant que vous pouvez simplement parcourir le reste des photos dans le dossier, et bien vous allez être déçu ! Vous ne pourrez les visionner en « mode diaporama » une fois qu’elles auront toutes été transférées dans la bibliothèque.
Pour la navigation Web, vous allez pouvoir utiliser soit le navigateur Internet Explorer sur le bureau, ou soit le navigateur IE à partir de l’écran d’accueil. Ce dernier vous permettra de naviguer sur le Web en mode plein écran et offrira une expérience utilisateur repensée pour les tablettes, contrairement à la version classique d’IE sur votre bureau. Par exemple, vous pouvez simplement utiliser votre doigt pour naviguer dans des pages. Dès lors que vous placez le curseur dans une zone de texte, le clavier à l’écran apparaît automatiquement.
Devoir manuellement faire apparaître le clavier à l’écran lors de l’utilisation de la tablette – et pas seulement pour le navigateur – a été l’un des aspects les plus frustrants. Pour renseigner une URL, ou n’importe quel autre texte, j’ai été obligé passer par une étape supplémentaire de cliquer sur l’icône du clavier dans la barre d’état du système ou depuis la barre des « Charmes ».
Quant à l’autonomie de la batterie, la Surface RT a duré près de 10 heures pour une utilisation gourmande, c’est-à-dire en mettant une vidéo tournant en boucle en plein écran. Pour une utilisation normale, l’autonomie est vraiment correcte ! Il a fallu un peu plus de 2h pour charger complètement la tablette à l’aide de l’adaptateur secteur fourni – qui est la seule méthode de chargement de cet appareil.
Ce que j’en pense
La frustration abondera pour de nombreux utilisateurs, car il s’agit d’une tablette embarquant un processeur ARM qui peut exécuter seulement Windows RT. Vous ne pouvez pas télécharger et exécuter des programmes de tous les jours, tels que Firefox et iTunes, tels que vous pourriez le faire sur un ordinateur portable ordinaire.
Si vous décidez d’acquérir cette tablette, les chances sont que vous êtes très probablement issus d’un milieu PC plutôt que Mac ou Android. Malheureusement, il est probable que vous utilisiez une grande quantité d’applications, et il faut savoir que ces derniers ne fonctionneront pas sur cette tablette. La règle est, si l’application n’est pas disponible dans le store de Microsoft Windows lorsque vous vous connectez depuis votre Surface RT, alors vous ne serez pas en mesure de l’utiliser.
Il faut bien penser que la Surface RT a été pensée pour être une tablette et non un traditionnel ordinateur Windows, avec différents attraits : légère, silencieuse, et peut fonctionner une journée entière sans disposer d’une recharge. Celle-ci offre une expérience amusante, que ce soit au travers de la navigation Web en plein écran, ou encore comme une plateforme de jeux – malgré le peu que j’ai pu utiliser. Elle peut aussi être utilisée comme un lecteur audio et vidéo même si je n’ai pas été emballé par l’application native de pré-installée.
Peut-être plus important encore, la Surface RT peut être utilisée efficacement pour créer et modifier des documents en plus d’être un dispositif de consommation des médias et d’un navigateur Web.
Bien sûr, il va falloir un certain temps pour s’habituer à l’interface de Windows 8, et le fait que vous ayez besoin de basculer entre le bureau et l’écran d’accueil pour faire certaines choses peut être très déroutant !
En tout cas, si vous ne possédez pas de tablette à ce jour, que vous hésitez à en acquérir une, et que vous souhaitez disposer d’une expérience utilisateur familière – sans passer par iOS ou Android, alors je vous recommande d’y jeter un oeil ! Libre à vous de faire votre choix …
Qu’en pensez-vous ? L’avez-vous acquise, préférez-vous l’achat d’une tablette concurrente, ou vous attendez l’arrivée de la Surface Pro à la fin du mois ?