Après des années de planification et des mois dans l’espace, le télescope spatial James Webb a inauguré une nouvelle ère de l’astronomie. La NASA a publié aujourd’hui la première image scientifique du télescope spatial le plus puissant du monde, montrant l’univers infrarouge avec une profondeur jamais vue auparavant.
« Depuis le début de l’histoire, les humains ont regardé le ciel nocturne avec émerveillement », a déclaré la vice-présidente Kamala Harris lors d’un briefing. « Maintenant, nous entrons dans une nouvelle phase de découverte scientifique. S’appuyant sur l’héritage de Hubble, le télescope spatial James Webb nous permet de voir plus profondément dans l’espace que jamais auparavant et avec une clarté stupéfiante ». Harris a également souligné la contribution des partenaires internationaux à la construction du Webb, notamment la NASA, l’Agence spatiale européenne et l’Agence spatiale canadienne : « Ce télescope est l’une des plus grandes réalisations techniques de l’humanité », a-t-elle déclaré.
Cette première image du télescope spatial James Webb de la NASA est l’image infrarouge la plus profonde et la plus nette du lointain univers à ce jour. Connue sous le nom de First Deep Field de Webb, cette image de l’amas de galaxies SMACS 0723 déborde de détails. Des milliers de galaxies — dont les objets les plus faibles jamais observés dans l’infrarouge — apparaissent pour la première fois dans la vue de Webb. Cette tranche du vaste univers couvre un morceau de ciel dont la taille correspond approximativement à celle d’un grain de sable tenu à bout de bras par une personne au sol.
Elle montre l’amas tel qu’il aurait été il y a 4,6 milliards d’années. La masse de l’amas étant très importante, elle déforme l’espace-temps et nous permet de voir des galaxies encore plus lointaines derrière lui. Ces milliers de galaxies font partie des objets les plus faibles jamais observés dans l’infrarouge. Elles ont été capturées grâce à l’instrument NIRCam du télescope Webb dans un composite d’observations réalisées sur 12,5 heures afin de capter ce niveau de détail.
Contrairement aux télescopes tels que Hubble, qui observent principalement dans la gamme de la lumière visible, équivalente à ce qui serait vu par l’œil humain, les instruments de Webb fonctionnent dans l’infrarouge. Cela permet au télescope de regarder à travers des cibles opaques comme les nuages de poussière pour voir ce qui se trouve en dessous, et il sera utilisé pour étudier les nébuleuses, les étoiles, les trous noirs, etc.
Un avant-goût de l’avenir
Les instruments de Webb sont si sensibles qu’ils peuvent observer des cibles extrêmement éloignées, ce qui, en raison du temps que met la lumière à voyager de ces grandes distances jusqu’à la Terre, revient à remonter le temps. Webb recherchera certaines des premières galaxies de l’univers, contribuant ainsi à élucider une période appelée époque de réionisation, lorsque les premières étoiles ont répandu leur lumière dans l’univers pour la première fois.
Les images en champ profond, comme celle présentée ci-dessus, contribuent à la recherche des premières galaxies en identifiant des galaxies extrêmement lointaines dans des zones sombres du ciel. Des images analogues seront produites par des études profondes et larges réalisées à l’aide de Webb, comme le prochain programme COSMOS-Webb.
L’image publiée aujourd’hui n’est qu’un avant-goût de tout ce que Webb va produire. D’autres images seront publiées, notamment des images de nébuleuses et d’un groupe de galaxies, ainsi qu’un spectre montrant la composition de l’atmosphère d’une exoplanète. Webb étudiera bien d’autres sujets au cours de sa première année, donnant aux astronomes un aperçu de sujets aussi variés que la formation des étoiles, la composition des comètes dans notre système solaire et la formation des premiers trous noirs.