Le récent démontage du dernier ordinateur portable de Huawei, le Qingyun L540, a révélé une puce de 5 nanomètres provenant de TSMC, alias Taiwan Semiconductor Manufacturing Co, rapporte le South China Morning Post.
Le Qingyun L540, un produit phare de Huawei, a été disséqué par le cabinet d’études TechInsights, révélant ainsi la puce TSMC de 5 nm fabriquée en 2020.
Cette révélation contredit les spéculations antérieures et montre que Huawei poursuit résolument sa quête de technologies de pointe malgré les défis posés par les sanctions américaines.
Cette découverte intervient à un moment crucial où les sanctions américaines ont coupé l’accès de Huawei à TSMC, ce qui soulève des questions sur la capacité du géant chinois de la technologie à se procurer des puces de pointe. La sortie d’un smartphone Huawei équipé d’un processeur 7 nm de SMIC, basé à Shanghai, a alimenté les discussions sur les avancées technologiques de la Chine et l’efficacité des sanctions imposées.
Le passage de Huawei à la puce 5 nm de TSMC va à l’encontre des attentes de son partenaire chinois, Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC).
Huawei défie les sanctions américaines dans le domaine de la technologie
Le SCMP nous apprend que le processeur Kirin 9006C présent dans le L540, fabriqué via la méthode de 5 nm de TSMC au troisième trimestre 2020, représente un saut technologique pour Huawei. Avant que les sanctions américaines n’interviennent, TSMC avait fourni à Huawei des puces aussi avancées que le 5 nm.
Les circonstances entourant la manière dont Huawei s’est procuré un processeur vieux de 4 ans restent floues, mais cela correspond à l’approche proactive de l’entreprise, qui a stocké des semi-conducteurs essentiels depuis l’entrée en vigueur des restrictions américaines.
Ce développement soulève des questions sur les stratégies de Huawei pour contourner les sanctions et souligne les investissements importants de l’entreprise dans la recherche et le stockage de puces. Bien que figurant sur la liste des entités américaines depuis 2019, TSMC n’a interrompu ses commandes auprès de Huawei qu’en 2020 pour se conformer aux restrictions commerciales américaines renforcées.
L’importance de la défiance de Huawei à l’égard des contraintes technologiques est amplifiée par son récent succès avec la série de smartphones Mate 60 en 2023. Ces smartphones, équipés d’un processeur de 7 nm de SMIC, ont consolidé le rôle de Huawei en tant que porte-flambeau de l’indépendance technologique chinoise. La série Mate 60 a trouvé un écho auprès des consommateurs chinois et a propulsé Huawei dans le domaine symbolique du seuil des 100 milliards de dollars de revenus, remettant en cause la domination de l’iPhone d’Apple.
Alors que Huawei se dirige vers le secteur du 5 nm, l’ordinateur portable L540 représente une avancée audacieuse vers les processus les plus avancés actuellement utilisés, principalement centrés sur les nœuds de 3 nm.
La Chine veut produire en interne
Les efforts de Huawei coïncident avec un appel plus large de la Chine à remplacer les technologies étrangères dans les environnements sensibles, marquant un changement de paradigme entre les iPhone et les ordinateurs portables fabriqués par des champions nationaux.
La conformité présumée du L540 aux exigences strictes de la Chine en matière de sécurité des données ajoute une couche de signification à son importance. Les revendeurs en ligne ont vanté la conception de l’ordinateur portable comme étant adaptée à la sécurité des données dans les organes gouvernementaux sensibles, s’alignant ainsi sur la volonté de Pékin de remplacer les technologies étrangères.