Selon un récent rapport de Wired, WhatsApp se lance dans une initiative qui permettra à sa vaste base de 2 milliards d’utilisateurs d’envoyer des messages par l’intermédiaire de différentes applications de messagerie.
Cette initiative, qui est en cours de préparation depuis environ 2 ans, vise à faciliter la transmission transparente de messages entre applications tout en respectant l’engagement de WhatsApp en matière de chiffrement de bout en bout. Il s’agit d’un changement important par rapport à la position précédente de WhatsApp, qui pourrait renforcer la concurrence entre les applications de messagerie.
Cette évolution vers l’interopérabilité est en partie motivée par les pressions réglementaires exercées par l’Union européenne. En septembre, la loi européenne sur les marchés numériques, alias Digital Markets Act ou DMA, a identifié Meta, la société mère de WhatsApp, comme un « gardien » numérique clé, l’obligeant à permettre la messagerie multiplateforme. À l’approche de la date butoir, WhatsApp dévoile ses projets concernant le fonctionnement de la messagerie inter-applications, tout en s’efforçant de maintenir ses normes élevées en matière de confidentialité et de sécurité.
En théorie, cela permettrait aux utilisateurs de WhatsApp de communiquer avec des personnes sur d’autres applications comme iMessage, Telegram, Google Messages et Signal, et vice versa. Cependant, tout dépend de la volonté des autres entreprises de participer.
Comment fonctionnera la messagerie inter-applications ?
Wired rapporte que la phase initiale de cette interopérabilité permettra des fonctionnalités de base telles que le texte, l’image, les messages vocaux, la vidéo et le partage de fichiers entre individus. Des fonctions plus avancées, telles que les appels et les discussions de groupe, devraient être introduites ultérieurement. Il est important de noter que cette fonctionnalité sera opt-in, ce qui permettra aux utilisateurs de décider s’ils veulent s’engager dans la messagerie inter-applications, ce qui est crucial pour contrôler les risques de spam et d’escroquerie.
En acceptant cette option, les utilisateurs auront accès à une nouvelle section « Discussions tierces » dans leur boîte de réception, qui séparera les messages provenant d’autres applications. Cette configuration tient compte des différents niveaux de confidentialité et de sécurité des réseaux.
Pour une intégration transparente, WhatsApp préconise l’utilisation du protocole de chiffrement Signal, qu’elle emploie déjà. Les applications tierces devront chiffrer leurs messages à l’aide de ce protocole et respecter des normes techniques spécifiques pour garantir une communication sécurisée.
Les applications devront se confirmer à certaines exigences de WhatsApp
Si WhatsApp a posé les bases techniques de l’interopérabilité, le succès de cette fonctionnalité dépend de la coopération des autres plateformes de messagerie. Des plans détaillés devraient être dévoilés en mars, suivis d’une période de mise en œuvre. Cette initiative ouvre la voie à un environnement de messagerie plus interconnecté, mais présente également des défis, notamment en matière de sécurité, de respect de la vie privée et d’expérience utilisateur.
« Il y a une réelle tension entre offrir un moyen facile d’offrir cette interopérabilité aux tiers, tout en préservant en même temps la confidentialité, la sécurité et l’intégrité de WhatsApp », déclare Brouwer à Wired. « Je pense que nous sommes assez satisfaits de ce que nous avons atteint ».
L’interopérabilité soulève plusieurs questions pratiques, telles que la gestion des spams et la sécurisation des identités des utilisateurs sur les différentes plateformes. En outre, l’intégration de divers systèmes de messagerie dont les mesures de sécurité et les méthodes d’identification varient pose des problèmes importants. Au fur et à mesure que WhatsApp avancera dans la mise en place de cette fonctionnalité, l’accent sera mis sur le maintien de la confidentialité et de la sécurité des utilisateurs, tout en favorisant une expérience de messagerie unifiée.