En novembre dernier, Apple aurait livré la deuxième plus grande surprise de l’année, après que Huawei a introduit le Mate 60 Pro et son SoC Kirin 9000s 5G, en annonçant que l’iPhone prendrait en charge les services de communication enrichis (RCS) à partir de la seconde moitié de 2024. C’était un ajout longtemps souhaité par Google, qui avait même mené des campagnes publicitaires à grand déploiement à Times Square pour inciter Apple à adopter cette technologie.
La plateforme iMessage est considérée par Apple comme un point de vente majeur de l’iPhone, bien que les utilisateurs d’Android bénéficient des mêmes fonctionnalités via l’application Google Messages, telles que les accusés de lecture, les indicateurs de frappe, le chiffrement de bout en bout, la réception d’images de haute qualité et de messages plus longs. Cependant, un problème subsiste pour les deux plateformes : les utilisateurs d’iPhone ne reçoivent ces fonctionnalités que lorsqu’ils discutent avec d’autres utilisateurs d’iPhone, et les utilisateurs d’Android ne les obtiennent qu’avec d’autres utilisateurs RCS sur Android.
Lorsque des messages sont échangés entre différentes plateformes, ils transitent par les anciens SMS, ce qui limite la longueur des conversations et la qualité des images reçues, souvent médiocre.
Mais une fois qu’Apple commencera à prendre en charge le RCS, ceux qui se trouvent dans une conversation entre différentes plateformes pourront voir des images de haute qualité, des accusés de lecture, des indicateurs de frappe et des messages plus longs.
Cependant, Apple ne souhaite pas prendre en charge l’extension de chiffrement de bout en bout de Google, utilisée uniquement dans les discussions entre utilisateurs de Google Messages. Apple souhaite plutôt que le GSMA Standards Body ajoute un chiffrement au profil universel RCS.
La Chine va obliger le support du RCS
Alors, pourquoi Apple a-t-elle finalement décidé de prendre en charge le RCS ? Selon John Gruber, écrivant dans Daring Fireball, la réponse est liée à la Chine. Certains auraient pu penser que la législation sur les marchés numériques (DMA) de l’Union européenne était responsable. Après tout, ce dernier a contraint Apple à permettre aux utilisateurs d’iPhone dans les 27 États membres de l’UE le sideloading d’applications en dehors de l’App Store, d’utiliser des moteurs de navigateur alternatifs sur l’iPhone, de permettre aux développeurs de lier leurs applications à des plateformes de paiement in-app alternatives, et plus encore.
Mais, le véritable facteur déterminant est la Chine, qui est le plus grand marché de smartphones au monde et où Apple lutte désormais contre un Huawei revigoré. Selon Gruber, il s’agit d’une nouvelle loi envisagée en Chine qui obligerait tous les nouveaux téléphones 5G à supporter le RCS. Et Apple, toujours très consciente de ses intérêts, semble devoir se préparer en anticipation de cette nouvelle loi.