Proton, la suite d’e-mail et de productivité axée sur la sécurité, se transforme en une fondation à but non lucratif. Cependant, Proton souhaite se distinguer des autres organisations notables axées sur la confidentialité et le Web.
« Nous croyons que pour provoquer un changement à grande échelle, Proton ne peut pas être subventionné par des milliardaires (comme Signal), par Google (comme Mozilla), par le gouvernement (comme Tor), par des dons (comme Wikipédia), ou même par la spéculation (comme de nombreuses “fondations” crypto) » », a écrit Andy Yen, PDG de Proton, dans un article de blog annonçant cette transition. « Au lieu de cela, Proton doit avoir une entreprise rentable et saine à son cœur ».
Cette annonce survient exactement 10 ans après qu’une campagne de financement participatif ait permis à 10 000 personnes de donner plus de 500 000 dollars pour lancer Proton Mail. Pour rendre cela possible, Yen, ainsi que le co-fondateur Jason Stockman et le premier employé Dingchao Lu, ont doté la Proton Foundation de certaines de leurs actions. La Proton Foundation est désormais l’actionnaire principal de l’entreprise Proton, ce qui, selon Yen, rend « irrévocable notre souhait que Proton reste à jamais une organisation qui place les personnes avant les profits ».
Parmi les membres du conseil d’administration de la Fondation figure Sir Tim Berners-Lee, inventeur du HTML, HTTP, et de nombreuses autres technologies du Web.
Un aspect particulièrement important est l’emplacement de Proton et de la Proton Foundation : la Suisse. Comme l’a noté Yen, les fondations suisses n’ont pas d’actionnaires et sont obligées d’agir « conformément au but pour lequel elles ont été établies ». Bien que l’entité à but lucratif Proton AG puisse toujours offrir des options sur actions aux recrues et même lever son propre capital sur les marchés privés, la Fondation sert de garde-fou contre tout éloignement de la mission fondatrice de Proton, a écrit Yen.
Proton offre un réel modèle de confidentialité
Proton est passé d’une simple offre d’e-mail à une gamme complète de services, dont beaucoup ciblent spécifiquement les offres souvent intrusives d’autres entreprises (principalement Google). Vous pouvez désormais stocker vos fichiers dans le cloud, gérer vos mots de passe et calendriers, et utiliser ses services VPN, dont la plupart offrent un chiffrement de bout en bout et un logiciel open source hébergé en Suisse, avec ses lois sur la confidentialité réputées strictes.
Cela ne garantit pas qu’un tribunal suisse ne puisse pas obliger Proton à se conformer à certaines formes de coopération, comme cela s’est produit en 2021. Mais par rapport à la plupart des fournisseurs de services, Proton offre un modèle de confidentialité beaucoup plus clair et facile à comprendre : ils ne peuvent pas voir vos données et leur seule source de revenus provient des abonnements.
Bien sûr, les fondations ne sont aussi solides que les personnes qui les dirigent, et les modèles de profit/non-profit peuvent évoluer. Le temps dira si le nouveau modèle de Proton pourra s’adapter aux marchés et aux personnes en constante évolution.
Cette annonce est une bonne nouvelle pour les utilisateurs de Proton et devrait les rassurer sur le fait que les produits de l’entreprise continueront à servir ses clients de manière privée et sécurisée pendant de nombreuses années.