Le réseau social professionnel LinkedIn, propriété de Microsoft, est sanctionné par la Commission irlandaise pour la protection des données (DPC) pour avoir enfreint le Règlement général sur la protection des données (RGPD). L’amende s’élève à 310 millions d’euros, un montant record qui témoigne de la sévérité de l’infraction.
L’UE a mis en place des règles strictes sur la manière dont les entreprises peuvent traiter les données des utilisateurs, un point qui a conduit à de nombreuses amendes pour les grandes entreprises technologiques qui gagnent des milliards grâce aux données des utilisateurs.
LinkedIn est reproché d’avoir utilisé les données personnelles de ses utilisateurs à des fins de publicité ciblée sans leur consentement explicite. La DPC a jugé que LinkedIn n’avait pas respecté les exigences du RGPD en matière de collecte et d’utilisation des données personnelles.
« La légalité du traitement est un aspect fondamental du droit à la protection des données, et le traitement de données personnelles sans base légale appropriée constitue une violation grave du droit fondamental à la protection des données des individus », a déclaré Graham Doyle, commissaire adjoint de la DPC. Cette décision fait suite à une plainte déposée en 2018 par l’organisation française La Quadrature du Net, qui avait contesté les pratiques de LinkedIn en matière de publicité ciblée.
En fin de compte, la décision finale de la DPC impliquait à la fois une amende et une injonction obligeant LinkedIn à corriger son traitement de données. La décision comprend les éléments suivants :
- un avertissement conformément à l’article 58(2)(b) du RGPD ;
- trois amendes administratives d’un montant total de 310 millions d’euros conformément aux articles 58(2)(i) et 83 du RGPD ;
- une injonction à LinkedIn de mettre son traitement en conformité avec le RGPD conformément à l’article 58(2)(d).
Outre LinkedIn, les géants de la tech sous surveillance
Il y a fort à parier que LinkedIn ne sera pas la dernière entreprise à se voir infliger une amende par l’UE. En effet, cette amende record infligée à LinkedIn s’inscrit dans un contexte de surveillance accrue des géants de la tech par les régulateurs européens. Le mois dernier, Meta a également été sanctionné pour avoir stocké des mots de passe en clair. Une enquête est en cours concernant X (ex-Twitter) pour ses pratiques de collecte de données pour l’entraînement de l’IA.
Ces sanctions financières incitent les entreprises technologiques à prendre au sérieux la protection de la vie privée de leurs utilisateurs. La pression réglementaire exercée par l’UE pourrait ainsi contribuer à améliorer les pratiques en matière de confidentialité et de gestion des données personnelles.
