Huawei, autrefois une menace sérieuse pour Samsung et Apple dans les régions occidentales, a perdu presque toute sa part de marché dans ces zones suite aux sanctions américaines pour des raisons de sécurité nationale. Malgré ces restrictions, l’entreprise continue de croître rapidement et semble déterminée à avancer dans le secteur des semi-conducteurs. En effet, Huawei multiplie ses efforts pour attirer les ingénieurs de TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company).
L’objectif principal de Huawei est de collaborer avec des talents familiers de la conception de puces modernes. Depuis les sanctions, la société est contrainte d’utiliser une technologie plus ancienne, limitant ses chipsets à un processus de fabrication de 7 nm.
En comparaison, les fabricants de smartphones rivaux travaillent déjà avec des puces de 3 nm, rendant la technologie de Huawei moins compétitive.
Huawei s’est donc concentrée sur le développement de solutions locales, réussissant même à produire une puce 5G en interne et envisageant de fabriquer des chipsets de 5 nm malgré les limitations techniques. Mais pour aller au-delà de cette limite, Huawei a besoin de recruter des ingénieurs ayant une expérience pratique avec les technologies de pointe des semi-conducteurs. C’est pourquoi elle cible activement les talents de TSMC.
Recrutement intensif : l’approche de Huawei
Les agences de recrutement travaillant pour le compte de Huawei contactent les ingénieurs de TSMC régulièrement, parfois tous les 3 mois, pour leur proposer des offres alléchantes. Ces propositions mettent en avant des salaires très attractifs, parfois jusqu’à 3x le montant qu’ils perçoivent actuellement.
Cependant, les ingénieurs de TSMC sont peu enclins à accepter ces offres. Deux principales raisons freinent cette migration vers Huawei :
- Risque de carrière à long terme : travailler pour une entreprise considérée comme une menace pour la sécurité nationale américaine pourrait nuire à leurs perspectives d’emploi futures.
- Difficulté à retrouver un emploi chez TSMC ou des entreprises alliées des États-Unis : si Huawei cesse de les employer, il leur serait probablement difficile de se faire recruter à nouveau dans des entreprises en lien avec les États-Unis.
Des alternatives pour se procurer des puces modernes
Face aux défis de recrutement, Huawei a exploré d’autres moyens pour se procurer des puces modernes. Bien qu’elle n’en parle pas publiquement, l’entreprise aurait réussi à obtenir des puces de TSMC via des intermédiaires, ce qui a suscité l’indignation des législateurs américains. Ce contournement montre la capacité de Huawei à s’adapter malgré les restrictions, et met en évidence les limites de l’embargo technologique imposé par les États-Unis.
Les efforts constants de Huawei pour recruter des experts en semi-conducteurs et développer sa propre technologie montrent qu’elle est bien décidée à surmonter les obstacles actuels. Malgré les tentatives américaines de limiter son accès aux technologies avancées, Huawei persévère et poursuit son objectif de réduire sa dépendance envers les fournisseurs étrangers.
La détermination de Huawei à rivaliser sur la scène internationale reste intacte, et il semble que, pour le moment, elle ne soit pas prête à disparaître du marché des smartphones.