La populaire plateforme de fitness, Strava, a récemment annoncé des modifications majeures à son accord d’utilisation de l’API, suscitant un tollé parmi les utilisateurs et développeurs.
Ces nouvelles règles, qui visent à restreindre l’utilisation des données utilisateurs par des applications tierces, incluent des mesures de confidentialité accrues, une interdiction d’utiliser les données API pour former des modèles d’intelligence artificielle (IA) et des restrictions sur l’affichage des données à d’autres utilisateurs.
Les nouvelles conditions stipulent que les applications tierces ne peuvent désormais afficher les données d’activité d’un utilisateur qu’à ce dernier. Cela signifie que les outils populaires qui fournissaient des analyses détaillées ou permettaient aux entraîneurs de suivre leurs clients devront se réinventer. Par exemple, des applications comme Intervals.icu ou VeloViewer, qui reposaient sur l’écosystème API de Strava, devront développer des solutions alternatives pour continuer à fournir leurs services.
En outre, Strava interdit explicitement que les données extraites via l’API soient utilisées pour former des modèles d’IA. Cette mesure affecte des plateformes comme TrainerRoad ou Stats.training, qui génèrent des plans d’entraînement personnalisés grâce à des analyses IA basées sur les données Strava.
L’un des points les plus controversés est que même les données publiques accessibles via Strava ne pourront plus être exploitées à des fins analytiques ou pour améliorer des services. Selon le créateur de contenu DC Rainmaker, ces restrictions pourraient réduire considérablement la diversité et la qualité des services tiers dans l’écosystème Strava.
Réaction des utilisateurs : Déception et annulations
Les utilisateurs n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement. Beaucoup ont critiqué Strava pour son approche paternaliste en décidant quelles données peuvent être partagées, même si les utilisateurs eux-mêmes ont autorisé l’accès à ces données par des tiers. Sur le forum communautaire de Strava, les termes « décision embarrassante » et « psychose » reviennent fréquemment, certains utilisateurs indiquant avoir annulé leur abonnement en guise de protestation.
Un utilisateur a résumé le sentiment général : « Si j’autorise une application tierce à utiliser mes données, pourquoi Strava devrait décider que cette application ne peut pas les utiliser ? Cela n’a aucun sens ».
Strava répond pour calmer les tensions
Face aux critiques, Strava a publié une mise à jour pour clarifier ses intentions. La société affirme que ces changements affecteront « moins de 0,1 % des applications », et que la majorité des cas d’utilisation, comme les plateformes de coaching ou d’analyse personnelle, restent autorisés. Strava insiste sur le fait que ces mesures visent principalement à protéger la confidentialité des utilisateurs et à prévenir les abus potentiels liés à l’IA.
Strava explique que ses nouvelles restrictions sur l’IA sont nécessaires pour garantir une innovation responsable. « Nous croyons au potentiel transformateur de l’IA, mais cette innovation doit se faire dans le respect des utilisateurs et sous leur contrôle, » a déclaré la société dans un communiqué.
Ces changements marquent une transition importante pour Strava, qui cherche à protéger ses utilisateurs tout en limitant l’impact négatif sur son écosystème. Cependant, la manière dont ces règles ont été introduites et communiquées a suscité une réaction disproportionnée et une méfiance généralisée.