Le processeur Exynos 2600 de Samsung, présenté comme une avancée majeure dans la technologie mobile, pourrait ne jamais voir le jour.
Selon un récent rapport, Samsung envisagerait d’annuler complètement sa production, en raison de défis majeurs rencontrés avec son processus de fabrication en 2 nm. Ce développement soulève des questions sur l’avenir des puces Exynos et sur la capacité de Samsung à rester compétitif dans l’industrie des semi-conducteurs.
Le chipset Exynos 2600 devait être fabriqué à l’aide du processus de 2 nm de Samsung Foundry, une technologie avancée destinée à améliorer les performances et l’efficacité énergétique des processeurs mobiles. Cependant, les rendements de production, c’est-à-dire la proportion de puces utilisables produites par wafer, sont extrêmement bas : entre 10 et 20 % seulement.
Cette situation rend la production en masse non viable économiquement, car un faible rendement entraîne des coûts exorbitants par unité.
Exynos 2600, des antécédents problématiques
Les difficultés en matière de rendement ne sont pas nouvelles pour Samsung Foundry. Son processus 3 nm, utilisé pour le Exynos 2500, avait également rencontré des obstacles similaires, avec des rendements inférieurs à 20 %. Cela avait poussé certains à spéculer que Samsung pourrait externaliser la fabrication de ses puces haut de gamme auprès de TSMC, le leader incontesté de l’industrie.
Samsung traverse une période de restructuration dans sa division des semi-conducteurs.
Fermetures de sites et problèmes de main-d’œuvre
- Fermeture de plusieurs usines : Samsung a déjà mis fin à certaines opérations sur des technologies plus anciennes, comme les nœuds 4 nm, 5 nm et 7 nm.
- Contexte réglementaire : La semaine de travail de 52 heures imposée par la Corée du Sud réduit la flexibilité des équipes de production et ralentit les progrès.
- Réduction des effectifs : La pénurie de main-d’œuvre qualifiée aggrave les défis auxquels l’entreprise est confrontée.
Un développement ralenti
Une réorganisation interne du département responsable des processeurs d’application (AP) est en cours. Cependant, selon les analystes, ces efforts pourraient nécessiter plusieurs années avant de produire des résultats tangibles.
Externaliser la fabrication des puces Exynos à TSMC pourrait permettre à Samsung de contourner les problèmes de rendement. Cependant, cela aurait plusieurs implications :
- Coûts accrus : La sous-traitance auprès de TSMC, connu pour ses tarifs élevés, pourrait augmenter le coût de revient des puces.
- Répercussions sur le prix des appareils : Ces coûts supplémentaires pourraient se traduire par des prix de détail plus élevés pour les smartphones Samsung, réduisant leur compétitivité.
- Perte d’indépendance : Samsung perdrait l’avantage stratégique d’un contrôle total sur ses propres technologies de production.
Quelles alternatives pour Samsung ?
Face aux incertitudes entourant le Exynos 2600, Samsung pourrait envisager d’équiper ses prochains flagships, notamment la série Galaxy S25, avec des processeurs Snapdragon ou MediaTek. Les rumeurs suggèrent que Samsung pourrait se tourner vers le Snapdragon 8 Elite ou le MediaTek Dimensity 9400. Ces puces promettent des performances améliorées et une meilleure efficacité énergétique, ce qui pourrait satisfaire les utilisateurs déçus par les performances passées des Exynos.
Malgré les obstacles, Samsung Foundry continue de travailler sur son processus 2 nm pour tenter de rivaliser avec TSMC. Cependant, peu d’informations sont disponibles sur les progrès actuels, ce qui laisse l’avenir de l’Exynos incertain.
Si Samsung parvient à surmonter ces obstacles, cela pourrait renforcer sa position dans l’industrie des semi-conducteurs. Cependant, pour l’instant, les consommateurs pourraient devoir se tourner vers d’autres solutions plus fiables dans les prochains appareils phares de la marque.
Le futur des puces Exynos reste flou, mais une chose est sûre : Samsung devra innover et s’adapter rapidement pour rester dans la course.