Alors que les centres de données continuent de croître pour répondre aux besoins croissants de l’intelligence artificielle générative, la question de l’approvisionnement énergétique devient cruciale.
Parmi les solutions envisagées par de nombreuses entreprises, dont Meta, le nucléaire semble prendre une place centrale.
Les ambitions de Meta pour l’énergie nucléaire
La société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, Meta, a récemment annoncé une recherche de partenaires pour développer entre 1 et 4 gigawatts de capacités électriques nucléaires aux États-Unis. L’objectif est de soutenir la demande énergétique de ses centres de données tout en favorisant les réseaux électriques des communautés environnantes.
L’entreprise propose de partager les coûts initiaux de développement et s’engage à acheter l’électricité produite dès que les réacteurs entreront en fonction. Cependant, le calendrier est ambitieux : les premières propositions doivent être soumises avant le 7 février 2025, avec une mise en service prévue pour le début des années 2030.
Cette initiative marque un changement stratégique par rapport à une précédente tentative. Meta avait envisagé de construire un centre de données à proximité d’un réacteur nucléaire existant, mais ce projet avait été abandonné en raison de préoccupations environnementales. Désormais, Meta laisse davantage de flexibilité quant à la localisation des centrales, à condition qu’elles soient en mesure d’alimenter à la fois ses centres de données et les communautés locales.
Cette approche plus souple pourrait permettre à Meta d’éviter les obstacles réglementaires qui ont freiné son projet précédent et d’autres initiatives similaires, comme celles d’Amazon.
Le défi du nucléaire pour alimenter l’intelligence artificielle
Les centres de données traitent chaque jour des millions de requêtes, en particulier pour les outils d’IA générative. Cela nécessite une quantité colossale d’énergie, et le nucléaire se présente comme une solution possible pour répondre à ces besoins de manière durable.
Cependant, les ambitions de Meta s’inscrivent dans un contexte où d’autres géants technologiques poursuivent également des stratégies similaires. Amazon, par exemple, vise à alimenter ses opérations avec 100 % d’énergies renouvelables dès 2025. Microsoft, de son côté, explore également l’énergie nucléaire, bien que ses projets suscitent parfois des controverses.
Les avantages et controverses du nucléaire pour l’IA
Le nucléaire offre des avantages indéniables en matière de production énergétique à faible émission de carbone, mais il n’est pas sans critiques. Certains observateurs suggèrent que l’énergie produite serait plus utile pour remplacer les sources polluantes, comme le charbon et le gaz naturel, plutôt que pour alimenter des infrastructures destinées à générer des mèmes Facebook ou traiter des requêtes d’IA.
Meta montre ainsi sa volonté d’investir dans des solutions énergétiques pérennes pour accompagner sa croissance et réduire son empreinte carbone. Mais les défis restent nombreux : délais de construction, obstacles réglementaires, acceptation sociale et financements colossaux.
Si l’entreprise parvient à atteindre ses objectifs, elle pourrait non seulement alimenter ses centres de données, mais aussi contribuer de manière significative à la transition énergétique globale. Toutefois, il reste à voir si les ambitions nucléaires de Meta se traduiront par un succès tangible ou un énième projet contrarié.