Apple a récemment accepté de payer 95 millions de dollars pour régler une action collective l’accusant de permettre à Siri, son assistant vocal, d’enregistrer involontairement des conversations privées et de les partager avec des tiers, y compris des annonceurs. Bien que la firme de Cupertino nie ces allégations et n’admette aucun acte répréhensible dans ce règlement, cette affaire a relancé les discussions autour des pratiques de confidentialité d’Apple et de Siri.
Les allégations : Siri, des enregistrements non sollicités
Selon la plainte, Apple aurait enregistré des conversations via Siri, même sans activation par la commande « Dis Siri », et partagé ces données avec des tiers. Ces accusations ont alimenté les préoccupations déjà existantes autour de l’idée que les smartphones « écoutent en permanence ».
Apple, pour sa part, a vigoureusement nié ces affirmations, affirmant que les données de Siri n’ont jamais été utilisées pour créer des profils marketing, ni vendues ou partagées avec des annonceurs. Cependant, la société a choisi de régler l’affaire, probablement pour éviter un long procès public qui aurait pu nuire à sa réputation.
Un règlement, mais pas d’aveu de culpabilité
Le règlement de 95 millions de dollars devra encore être approuvé par le juge fédéral Jeffrey White lors d’une audience prévue le 14 février 2025. Si le règlement est validé, il permettra aux consommateurs éligibles ayant utilisé des appareils Apple compatibles avec Siri entre le 17 septembre 2014 et la fin de l’année dernière de déposer des réclamations.
Chaque consommateur pourrait recevoir jusqu’à 20 dollars par appareil, avec une limite de cinq appareils par personne. Toutefois, seuls 3 % à 5 % des clients éligibles devraient participer, une tendance courante dans ce type d’action collective. Par ailleurs, les avocats impliqués dans cette affaire cherchent à obtenir près de 30 millions de dollars en frais juridiques, ce qui a suscité des critiques.
Les précisions d’Apple sur les pratiques de Siri
En réponse à la polémique, Apple a publié un communiqué réaffirmant son engagement envers la confidentialité des utilisateurs. L’entreprise a clarifié plusieurs points :
- Aucun partage avec des annonceurs : Apple affirme que Siri n’a jamais été utilisé pour construire des profils publicitaires ou partager des données avec des annonceurs.
- Traitement local et minimalisme des données : Siri traite la majorité des requêtes directement sur l’appareil, et les processus nécessitant des serveurs d’Apple utilisent des données minimales pour fournir des résultats précis.
- Pas de stockage des enregistrements sans consentement : Apple précise que les enregistrements audio ne sont pas conservés, sauf si l’utilisateur choisit explicitement de participer à un programme d’amélioration. Dans ce cas, les données sont exclusivement utilisées à des fins de développement.
Une gestion proactive pour préserver l’image
Bien qu’Apple nie les accusations, ce règlement témoigne de sa volonté d’éviter une bataille judiciaire prolongée qui pourrait ternir son image de champion de la confidentialité. Apple insiste sur le fait que la protection des données est au cœur de ses valeurs, déclarant : « Nous croyons que la confidentialité est un droit humain fondamental, et nous continuerons à concevoir nos produits et services pour la protéger ».
Cependant, ce règlement a suscité des spéculations en ligne, certains y voyant une validation indirecte des allégations. Apple a tenu à répondre fermement en rejetant ces interprétations et en réaffirmant que sa gestion des données de Siri respecte des normes strictes.
Un impact limité, mais une question de confiance
Pour la majorité des utilisateurs, cette affaire n’aura probablement qu’un faible impact financier, mais elle soulève des questions importantes sur la transparence des géants technologiques. Alors que les consommateurs continuent de s’interroger sur les pratiques des assistants vocaux et la sécurité de leurs données, Apple devra poursuivre ses efforts pour renforcer la confiance dans ses produits.