Huawei, autrefois au sommet du marché mondial des smartphones aux côtés de Samsung et Apple, a connu une chute vertigineuse après avoir été placé sur la liste des entités américaines en 2019.
Aujourd’hui, malgré des obstacles majeurs, le fabricant chinois Huawei semble bien décidé à reconquérir le marché mondial grâce à ses avancées technologiques, notamment HarmonyOS Next et les puces Kirin.
Retour sur les défis de Huawei : sanctions et perte d’avantages compétitifs
En 2019, l’administration américaine a interdit à Huawei d’accéder à sa chaîne d’approvisionnement aux États-Unis, ce qui a coupé la firme de Google et d’Android. Cette décision a obligé Huawei à développer son propre système d’exploitation, HarmonyOS. Un an plus tard, un changement de réglementation empêchait également l’entreprise d’obtenir des puces 5G de pointe. Résultat : Huawei a dû utiliser des processeurs Snapdragon limités à la 4G pour ses flagships, notamment les séries P50, Mate 50, et P60.
Cependant, en août 2023, Huawei a surpris l’industrie en lançant la série Mate 60, équipée de la puce Kirin 9000 s. Cette dernière, bien que fabriquée sur un nœud de 7 nm par SMIC, un fabricant chinois, intégrait un support 5G, déclenchant une vague de fierté nationale en Chine. Malgré tout, ces puces restent deux générations derrière les standards actuels des leaders du marché comme TSMC et Samsung.
Un retour en force sur le marché chinois
Huawei est redevenu le numéro un des smartphones haut de gamme en Chine, un exploit impressionnant étant donné les restrictions auxquelles il fait face.
Le système HarmonyOS Next, totalement indépendant d’Android, et son écosystème d’applications riche, offrent une alternative crédible au Google Play Store, ce qui permet à Huawei de compenser l’absence de services Google.
Un plan ambitieux pour les marchés internationaux
Huawei prévoit de s’implanter dans 60 pays, malgré les défis liés à son inclusion sur la liste des entités américaines. Le smartphone pliable Mate X6 a récemment été exposé dans des marchés étrangers stratégiques comme Dubaï, Kuala Lumpur et Hong Kong, témoignant de la volonté de l’entreprise d’élargir sa portée au-delà de la Chine.
Cependant, Huawei reste entravé par l’incapacité de SMIC à produire des puces de 3 nm. La fabrication de puces plus avancées nécessite des machines de lithographie par rayonnement ultraviolet extrême (EUV), auxquelles la Chine n’a actuellement pas accès. Tant qu’une alternative locale ne sera pas développée, Huawei continuera à souffrir de limitations en termes de performance et d’efficacité énergétique par rapport à ses concurrents.
Malgré ces défis, Huawei mise sur son écosystème en pleine expansion et ses capacités d’innovation. Par exemple, l’entreprise explore de nouveaux formats, comme le Mate XT, un smartphone pliable à triple pli, qui pourrait capter l’attention des marchés internationaux. Huawei prouve qu’il est capable de repousser les limites technologiques, même avec des ressources limitées.
Quid du marché américain ?
Bien que Huawei puisse s’étendre à 60 marchés étrangers, il est peu probable que les opérateurs américains réintroduisent ses produits, la dernière tentative remontant à la sortie du Mate 30 Pro en 2019. Le climat politique entre les États-Unis et Huawei rend tout retour improbable à court terme.
Huawei est loin d’être hors jeu. Avec une stratégie audacieuse, des innovations constantes et un écosystème solide, l’entreprise prouve qu’elle reste un acteur incontournable de l’industrie des smartphones. Si elle parvient à surmonter les contraintes technologiques liées à la fabrication de puces, Huawei pourrait regagner sa place parmi les géants mondiaux, en s’appuyant sur des marchés où elle est encore appréciée et soutenue.