Ce mardi, un juge a déclaré qu’un ancien concurrent de Thomson Reuters n’était pas autorisé à copier le contenu de l’entreprise pour créer une plateforme juridique basée sur l’IA, conformément à la législation américaine sur le droit d’auteur.
Cette décision marque un tournant dans le monde de l’IA, l’entreprise canadienne étant un géant technologique axé sur le contenu qui couvre l’actualité et propose des outils dans diverses catégories. Elle propose notamment plusieurs solutions basées sur l’IA. L’affaire concerne son service de recherche juridique en ligne et sa base de données propriétaire, Westlaw. C’est le juge Stephanos Bibas qui a pris la décision, devenant ainsi la première décision américaine sur le thème de l’usage loyal dans les litiges de droit d’auteur liés à l’IA.
BREAKING AND SERIOUSLY HUGE — @ThomsonReuters WINS summary judgment on direct infringement and and fair use in Ross! No details in the one- page order … yet. pic.twitter.com/eTb2sOBn2M
— Adam Eisgrau (@AdamEisgrau) February 11, 2025
C’est cette théorie juridique du « fair use » qui est devenue un moyen de défense essentiel pour les entreprises technologiques dans les affaires de droits d’auteur intentées par des auteurs, des maisons de disques, des artistes, etc.
Thomson Reuters est la société mère de Reuters News, dont un porte-parole a donné plus de détails sur le résultat dans un article : « Nous sommes heureux que le tribunal ait rendu un jugement sommaire en notre faveur et ait conclu que le contenu éditorial de Westlaw, créé et mis à jour par nos avocats rédacteurs, est protégé par le droit d’auteur et ne peut être utilisé sans notre consentement ».
La copie de notre contenu n’était pas une « utilisation équitable ».
L’affaire Thomson Reuters sur l’IA et le droit d’auteur devient la première décision sur le sujet
Cette affaire n’est pas la première à soulever une situation analogue dans laquelle une partie est accusée d’avoir entraîné l’IA sur la base du contenu d’une autre partie. C’est devenu un argument contre de nombreux nouveaux outils d’IA, mais on ne sait pas grand-chose de l’orientation juridique qu’il prendra à l’avenir. Il s’agit notamment de l’essor des générateurs d’images, dont certains sont capables de créer des représentations de personnalités publiques.
On ne sait pas comment il est possible de créer des images aussi réalistes de personnes réelles, mais un cabinet d’avocats spécialisé dans les technologies a soulevé la question en août dernier.
L’avocat Charles-Theodore Zerner, du cabinet Munck Wilson Mandala basé aux États-Unis, a déclaré dans un article de blog que Grok 2 présentait « très peu de garanties ». Il a averti que la plateforme était capable de créer des « deepfakes, des personnages protégés par des droits d’auteur et des contenus potentiellement offensants ».
Certaines grandes entreprises technologiques, comme OpenAI, Meta et Microsoft, font l’objet de poursuites judiciaires concernant l’utilisation de contenus écrits.