Apple continue de voir son « jardin fermé » s’effriter sous la pression de l’Union européenne. Après l’autorisation des boutiques d’applications tierces sur iOS et l’assouplissement des règles de paiement in-app, la Commission européenne impose maintenant à Apple d’ouvrir 9 fonctionnalités clés de son écosystème aux développeurs tiers et fabricants d’accessoires.
Cette décision, prise dans le cadre du Digital Markets Act (DMA), pourrait transformer l’expérience iOS en la rendant plus proche d’Android, un changement majeur qui offrirait plus de liberté aux consommateurs européens.
Ce qu’Apple doit changer d’ici 2026
L’objectif de la Commission européenne est de permettre une meilleure intégration des produits et services tiers avec l’iPhone, en supprimant les blocages qui favorisent les appareils Apple au détriment de la concurrence.
Ainsi, 9 fonctionnalités clés d’iOS devront devenir interopérables :
- Les notifications iOS : Les montres connectées tierces pourront enfin afficher et interagir avec les notifications de l’iPhone, à l’instar de l’Apple Watch.
- L’exécution en arrière-plan : iOS devra permettre aux apps de synchroniser des données (météo, santé, etc.) sans que l’utilisateur ait à garder l’application ouverte.
- Le basculement automatique du son : Il sera possible de passer automatiquement d’un casque Bluetooth à un autre appareil, comme le fait actuellement l’Apple Watch et les AirPods.
- La connexion Wi-Fi automatique : Les périphériques tiers devront pouvoir se connecter rapidement à un iPhone sans configuration manuelle complexe.
- L’appairage simplifié par proximité : Un casque ou un accessoire compatible pourra s’appairer en un clic, sans passer par les menus iOS.
- Les connexions Wi-Fi peer-to-peer à haut débit : Un appareil tiers pourra transférer des fichiers rapidement, en alternative à AirDrop.
- Le transfert de fichiers en champ proche : Des services tiers devront pouvoir utiliser les mêmes mécanismes qu’AirDrop pour envoyer des fichiers.
- La diffusion multimédia (casting) : Il sera possible d’avoir des alternatives à AirPlay, permettant d’envoyer de l’audio ou de la vidéo vers des appareils autres que ceux d’Apple.
- L’accès au NFC en mode lecteur/écriture : Des accessoires comme des bagues ou bracelets connectés pourront stocker des cartes de paiement et effectuer des transactions sans nécessiter la présence de l’iPhone.
Un calendrier strict pour Apple
La mise en conformité sera progressive, avec certaines fonctionnalités à intégrer dès iOS 19 (fin 2025) et une application complète exigée avant le 1er juin 2026. Le non-respect de ces obligations pourrait entraîner de lourdes sanctions financières pour Apple, qui devra assurer un accès équitable et gratuit à ces fonctionnalités pour les développeurs tiers.
Sans surprise, Apple dénonce ces mesures et se dit victime d’un traitement injuste. Dans un communiqué envoyé à Reuters, l’entreprise a réagi vivement : « Ces décisions nous enferment dans des contraintes bureaucratiques, ralentissent notre capacité à innover pour nos utilisateurs en Europe et nous obligent à offrir gratuitement nos nouvelles fonctionnalités à des entreprises qui n’ont pas à suivre les mêmes règles. C’est mauvais pour nos produits et pour nos utilisateurs européens ».
Apple estime que ces obligations vont freiner son innovation, tout en forçant l’entreprise à partager ses avancées avec des concurrents qui n’ont pas les mêmes contraintes.
iOS devient-il plus proche d’Android ?
Avec ces nouvelles exigences, l’expérience iPhone pourrait se rapprocher de celle d’Android, en offrant plus de choix aux utilisateurs et en brisant les limitations artificielles imposées par Apple.
Actuellement, l’Apple Watch est le seul véritable choix pour un utilisateur d’iPhone souhaitant une smartwatch performante, car les alternatives, comme les montres de Samsung, OnePlus ou Garmin n’ont pas accès aux outils internes d’iOS. Par exemple, un utilisateur d’Apple Watch reçoit ses notifications iOS directement sur sa montre, tandis qu’un utilisateur de Galaxy Watch 7 sur iPhone doit ouvrir manuellement une application pour synchroniser ses notifications. Ce genre de limitation pourrait disparaître d’ici 2026.
À l’inverse, les utilisateurs d’Android ont le choix entre plusieurs montres connectées, qu’il s’agisse de la Pixel Watch 3, de la OnePlus Watch 3 ou des Galaxy Watch. L’arrivée des nouvelles obligations de l’UE pourrait ainsi offrir la même flexibilité aux utilisateurs d’iPhone.
Un changement limité au marché européen
Comme pour l’arrivée des boutiques d’applications tierces sur iOS, ces changements ne s’appliqueront qu’en Europe. Dans les autres régions, Apple pourra maintenir son écosystème fermé, ce qui pourrait créer des expériences utilisateur différentes entre les marchés.
L’impact exact de ces nouvelles règles reste à voir, mais cette décision marque une avancée majeure vers plus d’ouverture et de concurrence sur iOS.
Pensez-vous que ces obligations sont bénéfiques pour les utilisateurs d’iPhone ou qu’elles nuisent à l’écosystème Apple ?