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Intelligence Artificielle

Dire « merci » à ChatGPT coûte cher (en énergie), révèle Sam Altman

Dire « merci » à ChatGPT coûte cher (en énergie), révèle Sam Altman
Dire « merci » à ChatGPT coûte cher (en énergie), révèle Sam Altman

On a tous entendu l’expression : « La politesse ne coûte rien ». Mais à l’ère des intelligences artificielles génératives, cette maxime pourrait bien devoir être révisée. Selon Sam Altman, le PDG d’OpenAI, la courtoisie avec ChatGPT a bel et bien un coût — énergétique.

Tout est parti d’une remarque anodine sur X. Un internaute s’interrogeait : combien OpenAI dépense-t-elle pour traiter les « please » et « thank you » adressés à ChatGPT ? À la surprise générale, Sam Altman a directement répondu : « Des dizaines de millions de dollars bien dépensés ». Avant d’ajouter : « On ne sait jamais ».

Derrière cette boutade se cache une réalité tangible : chaque mot envoyé à un modèle de langage gourmand en puissance de calcul — comme GPT-4 — consomme de l’énergie. Et plus la requête est longue, plus le coût énergétique grimpe. Or, les expressions de politesse, aussi bienveillantes soient-elles, ajoutent inutilement du poids à des milliards d’interactions quotidiennes dans le monde entier.

Être poli avec une IA : un réflexe humain

La plupart des utilisateurs interagissent avec ChatGPT, Claude ou d’autres assistants IA comme s’ils parlaient à un humain. Un réflexe social naturel. Une étude menée aux États-Unis l’an dernier a révélé que 67 % des répondants affirmaient s’adresser poliment aux chatbots, contre 33 % qui préfèrent aller droit au but.

Cette tendance à l’anthropomorphisme est amplifiée par la fluidité des échanges avec les IA modernes, dont le ton, le style et les tournures imitent ceux d’un interlocuteur humain. Pour beaucoup, dire « merci » à une machine est devenu instinctif — et pour certains, même rassurant.

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Faut-il arrêter d’être poli avec ChatGPT ?

La question est donc posée : faut-il sacrifier la politesse pour réduire la consommation énergétique ? D’un point de vue purement technique, cela aurait un impact. Mais cela soulève d’autres interrogations plus profondes, éthiques, sociales… voire psychologiques.

D’un côté, être plus direct pourrait contribuer à réduire légèrement la charge énergétique des datacenters, encore largement alimentés par des énergies fossiles. Mais de l’autre, perdre l’habitude d’être courtois dans un environnement conversationnel pourrait peu à peu influencer nos rapports humains.

La politesse, moteur de performance ?

Plus étonnant encore : de récentes recherches ont montré que le ton utilisé dans une requête peut influencer la qualité des réponses générées par une IA. Des prompts impolis ou abrupts peuvent entraîner davantage d’erreurs, de biais ou d’oublis d’informations dans les réponses fournies par le modèle.

Autrement dit, être poli avec une IA ne serait pas seulement un geste civique, mais aussi un moyen d’obtenir de meilleures réponses.

Une question environnementale… mais aussi sociétale

À l’heure où les grandes entreprises d’IA — OpenAI, Google, Anthropic — cherchent à réduire l’empreinte carbone de leurs modèles, chaque optimisation compte. Mais faut-il pour autant encourager l’impolitesse ? Certains chercheurs s’inquiètent de la manière dont la normalisation d’un ton brusque envers les machines pourrait « déteindre » sur nos interactions humaines.

Si nous nous habituons à parler aux IA sans ménagement, ne risquons-nous pas de devenir progressivement moins courtois entre nous ?

Alors, on dit « merci » ou pas ?

Entre efficacité énergétique, qualité de réponse et conséquences sociales, la question de la politesse envers les IA est plus complexe qu’il n’y paraît.

  • Doit-on continuer à dire « merci » à ChatGPT, quitte à consommer un peu plus ?
  • Ou faut-il optimiser nos messages comme du code, en supprimant toute fioriture ?

Pour l’instant, il n’y a pas de bonne réponse. Peut-être que l’idéal est de rester conscient de notre langage, de son impact, sans tomber dans l’excès ni d’un côté ni de l’autre. La courtoisie n’est peut-être pas indispensable pour une IA, mais elle reste essentielle pour nous, humains.

Tags : ChatGPTOpenAISam Altman
Yohann Poiron

The author Yohann Poiron

J’ai fondé le BlogNT en 2010. Autodidacte en matière de développement de sites en PHP, j’ai toujours poussé ma curiosité sur les sujets et les actualités du Web. Je suis actuellement engagé en tant qu’architecte interopérabilité.