L’événement Microsoft qui s’est récemment déroulé à New York permettait de relever des points forts et faibles sur la stratégie de la firme de Redmond. Évidemment, il y avait un point focal sur l’évènement : la Surface Pro 3. C’était une évidence pour deux raisons. Tout d’abord, malgré les attentes à l’effet contraire, ce fut en effet un seul appareil qui a été annoncé. Deuxièmement, au moins en termes d’apparence et de spécifications, c’est clairement un superbe dispositif. Mais, il y avait quelques points faibles, et hormis le fait qu’il n’y avait pas de Surface Mini, c’est clairement le prix qui a pu faire grincer des dents.
D’un côté, la gamme Surface Pro de Microsoft a longtemps été critiquée pour être relativement chère mais la troisième génération va clairement à l’extrême. Bien évidemment, ce côté « négatif » se traduit par un périphérique avec un juteux processeur Intel Core i7, 8 Go de mémoire vive, et 512 Go de stockage interne. Mais, pour vous offrir ce petit bijou vous aurez besoin d’économiser jusqu’à 1 949 euros. Heureusement que Panos Panay a fait beaucoup de bruit au sujet de la façon dont c’est la tablette qui peut remplacer votre ordinateur portable. Pour ce prix, je l’espère réellement. En effet, à tarif égal, je peux acheter un ordinateur portable haut de gamme et avoir encore assez pour acquérir une tablette décente. Je pourrais même m’aventurer dans le territoire d’Apple si je voulais être taquin.
Bien sûr, il existe des modèles moins chers disponibles, à commencer par la version « d’entrée de gamme » avec processeur Intel Core i3, 4 Go de RAM et 64 Go de stockage, mais même celle-ci vous coûtera 799 euros. C’est beaucoup demander pour un tel dispositif. Oui, elle est à la fois élégante et sexy, mais Microsoft est déjà confronté à une bataille difficile pour gagner en popularité sur son propre système d’exploitation de bureau, Windows 8.1. Serait-ce la raison de la mise à jour de Windows 8.1 qui réduit la configuration requise pour le système d’exploitation ? Et n’oubliez pas, le prix que vous payez pour la Surface Pro 3 n’est que le début. Pour le prix demandé, vous avez juste une tablette. Mais cela est censé être en mesure de remplacer votre ordinateur portable.
Qu’est-ce que les ordinateurs portables ont ? Des claviers ! Alors qu’un clavier sans fil et agréable peut être acquis pour quelques dizaines d’euros, si vous voulez vraiment montrer votre amour pour la Surface, vous allez avoir besoin d’une Type Cover. En revanche, il vous faudra débourser à nouveau 129,99 euros. Ainsi, le prix d’une Surface Pro 3 d’entrée de gamme grimpe à 930 euros. À ce prix là vous commencez par avoir un ordinateur portable décent.
Mais, on peut l’apprécier. Il y a tellement à dire et à aimer sur la Surface Pro 3 qu’il est possible de pardonner la folie des prix. Bien que je ne vais pas me précipiter pour en acquérir une, je dois avouer que cela me tenterait bien d’en avoir une en mains … et pourquoi pas abandonner mon MacBook. Certes Microsoft peut ne pas avoir encore atteint les sommets des ambitieux produits Apple, mais la Surface Pro 3 s’en rapproche clairement. Elle est chère, mais elle est jolie.
Avec cette itération de la Surface Pro, Microsoft a introduit un grand nombre de tentations. Le nouveau format de l’écran est très attrayant. Le widescreen est peut-être très à la mode, mais la Surface Pro et la Surface Pro 2 peuvent se cacher. Le ratio d’aspect 3:2 offre une résolution plus confortable, et le 2160 x 1440 pixels n’est pas à court de pixels. Neuf heures d’autonomie évidemment un maximum théorique) n’est peut-être pas encore ce que l’on est en droit d’attendre d’une tablette mais quand même…
Mais aussi belle soit-elle, avec toutes ces caractéristiques décentes, je ne suis pas sûr que le prix convienne à tout le monde. Je crains que seul le monde professionnel pourra mettre la main dessus…
Microsoft va clairement devoir batailler pour convaincre un nombre important de gens que c’est un investissement rentable. En vérité, c’est un excellent produit, mais c’est une dépense colossale pour ce qui est, en définitive, juste un très beau ordinateur portable – et qui, malgré les protestataires, n’implique pas de faire des compromis. Microsoft arrivera-t-elle à concurrencer les plus beaux dispositifs du marché ?