Les centres de données, ou datacenters en anglais, sont des sites physiques de stockage et de traitement d’informations prenant la forme d’immenses bâtiments en béton sans fenêtre ni vie. Ce sont des blocs où sont regroupées de nombreuses machines, principalement des serveurs, contenant des données informatiques. Plus précisément, ces centres de données ont un rôle éminent dans le monde du web, car ils permettent aux sites internet d’être hébergés, aux moteurs de recherche d’y stocker leurs pages web, et aux entreprises d’y emmagasiner les données relatives à leurs activités.
Aujourd’hui, les datacenters ont permis l’émergence de ce que l’on appelle communément le cloud, en rendant les informations stockées accessibles aux utilisateurs grâce à une connexion internet. En fait, on appelle Cloud le stockage délocalisé d’informations dans un de ces centres de données. Ainsi, aucun espace n’est investi sur le disque dur de l’équipement personnel de l’utilisateur : une simple connexion internet permet d’accéder à ses données déportées.
Le concept, bien que très ingénieux, s’est développé à une vitesse telle qu’il fût impossible de prévoir son impact énergétique. Malheureusement, les datacenters poussent comme des champignons aux quatre coins de la planète et détiennent un rendement énergétique catastrophique. Alors quel est l’état actuel des centres de données dans le monde, et quel avenir peut-on leur imaginer ?
Les datacenters aujourd’hui
Outre le fait qu’une grande partie des centres de données sont détenus par des opérateurs télécom tels que Orange, Completel ou Iliad, ce sont les « 4 Fantastiques » du web que sont Amazon, Google, Apple et Facebook qui dominent la planète en termes, à la fois, de puissance économique, et d’implantation géographique par leurs datacenters.
S’ajoutent à la liste les hébergeurs de sites web, tels que le nouveau serveur Cloud de 1and1 qui offre des espaces de stockage externes sécurisés respectant des normes de confidentialité nécessaires afin de permettre l’hébergement des sites de ses clients. En bref, le service offert par les centres de données s’est implanté comme une nécessité pour les grands acteurs du web ainsi que pour les plus petits usagers.
Sans surprise aucune, c’est bien sur le sol américain que se situent la plupart des centres de données : les États-Unis s’accaparent à eux seuls 44 % des sites de datacenters du monde. Du reste, la Chine possède 10 % d’entre eux, suivis par des pays européens avec le Royaume-Uni en pole position (5 %), puis l’Allemagne (4 %) et les Pays-Bas (4 %). En matière d’entreprises, Amazon, IBM et Microsoft restent les plus grands propriétaires de centres de données dans le monde avec pour chacun au moins 20 sites répandus dans les coins stratégiques du globe.
Vers des énergies renouvelables ?
Comme nous pouvons l’imaginer, ces centres de traitement de données sont très gourmands en énergie et l’augmentation de leurs besoins énergétiques globaux ne fait aucun doute. Bien que certains géants du net, après avoir été pointés du doigt, aient noté des progrès en annonçant une réduction notoire de leur consommation énergétique comme nous l’avons déjà remarqué chez Google, certains pays consomment encore beaucoup de charbon et d’énergie nucléaire dans leur production d’électricité. Et le refroidissement de ces datacenters en est le premier visé.
Alors pour contrer cette tendance, des technologies ont vu le jour afin de limiter l’impact énergétique de ces centres. On parle alors de free cooling qui cherche à utiliser l’air ambiant pour climatiser ces centres : Facebook vient, par exemple, d’ouvrir un centre en Suède. D’autres datacenters, comme Equinix à Amsterdam, utilisent une technique simple pour réduire leur impact environnemental : puiser de l’eau fraîche en profondeur afin de climatiser les salles de serveurs, et restituer cette même eau, chauffée dans son chemin, aux bâtiments environnants — dans le cas d’Equinix, l’Université voisine est ainsi chauffée. Ces technologies sont en pleine démocratisation, mais le chemin est long avant de voir le Cloud comme une technologie à l’empreinte écologique nulle.