Voici un nouveau scandale autour de la vie privée. Il semble que FitnessKeeper, la compagnie derrière la populaire application RunKeeper, collecte secrètement des données sur ses utilisateurs, et vend ces données aux publicitaires. Et, cela se produit non seulement lorsque l’application est active, mais également quand elle s’exécute en arrière-plan.
La découverte a été faite par le conseil des consommateurs norvégien (Norwegian Consumer Council) dans le cadre d’une vaste analyse de 20 populaires applications, et déterminant si les autorisations de celles-ci ne sont pas abusives. Le NCC a déposé une plainte officielle pour une violation des lois européennes sur la vie privée. « Nous avons récemment été mis au courant d’une plainte déposée par le NCC », a déclaré le PDG de la société, Jason Jacobs.
« La vie privée de nos utilisateurs est de la plus haute importance pour nous, et nous souhaitons nous conformer aux lois sur la protection des données. Nous sommes en train d’examiner les problématiques soulevées dans la plainte, et nous allons coopérer », poursuit-il.
Selon le NCC, qui s’occupe des droits des consommateurs, Runkeeper suit les données de localisation, puis envoie ces données à un annonceur tiers aux États-Unis, Kiip.me. L’application a été jugée pour enregistrer des données pendant une période pouvant aller jusqu’à 48 heures, même lorsque le smartphone de l’utilisateur est inactif.
Il n’y a pas que Runkeeper dans l’œil du cyclone !
« Tout le monde comprend que Runkeeper suit les utilisateurs pendant qu’ils font du sport, mais pas pour une utilisation abusive », a déclaré le directeur de NCC, Finn Myrstad, dans un entretien avec Ars Technica. « Non seulement c’est une violation des lois sur la vie privée, mais nous sommes également convaincus que les utilisateurs ne veulent pas être suivis de cette façon, et encore moins partager ces informations avec des annonceurs tiers ».
Malheureusement, il est peu probable que FitnessKeeper va faire face à des sanctions en Europe, puisque l’entreprise n’a pas de filiales européennes, et est entièrement basée aux États-Unis. En tant que telles, les agences européennes ont un pouvoir limité contre elle.
Ce n’est pas la première fois que nous entendons parler des applications qui prennent plus qu’elles ne le devraient, essayant de se faire de l’argent sur le dos de l’utilisateur. Il est bon de savoir que des enquêtes de ce genre sont menées afin de savoir si nous devons ou non continuer à utiliser l’application incriminée.
Dans le cadre de l’enquête de la NCC, Tinder est également sous contrôle, mais aucune plainte officielle n’a encore été déposée.
