Huawei a appris aujourd’hui que Google envisageait de restreindre l’accès de la société chinoise à nombre de ses applications et services Android de base, notamment le Google Play Store, Gmail, Recherche et Chrome. Cette décision signifiera que Huawei sera limité à l’utilisation de la version publique d’Android intitulée Android Open Source Project (AOSP), d’après des sources ayant parlé à Reuters.
Le changement interdit essentiellement au fabricant de smartphones et de tablettes chinois d’intégrer les logiciels et les principales applications de Google à l’un de ses futurs produits, bien que les appareils déjà commercialisés puissent continuer à utiliser la technologie du géant de la recherche à court terme.
Étant donné qu’Android est un système d’exploitation à source ouverte, Huawei peut théoriquement utiliser les mises à jour de la version publique du système d’exploitation, qui inclurait la prochaine itération Android Q, pour poursuivre le développement de ses smartphones.
Toutefois, la perte du Google Play Store — qui constitue la principale source des applications Android pour les utilisateurs en dehors de la Chine — et l’absence de mises à jour de sécurité de Google pourraient constituer un inconvénient majeur pour les perspectives de ses futurs smartphones et tablettes.
La fracture dans les relations entre les deux géants de la technologie survient après que le gouvernement américain a ajouté Huawei à une liste noire de ses activités commerciales à la fin de la semaine dernière. La société de technologie chinoise a également été précédemment interdite de contribution à l’infrastructure 5G en Amérique, et des alliés clés des États-Unis, dont l’Australie et le Royaume-Uni, ont suivi la démarche avec leurs propres interdictions.
Un coup fatal ?
La nouvelle liste noire empêchera Huawei d’acheter des composants clés à des sociétés américaines telles que les processeurs de Qualcomm et d’Intel, qui ont vu leur valeur chuter immédiatement après l’annonce de l’administration Trump, selon le Financial Times.
Huawei a précédemment indiqué qu’elle avait prévu de gérer à la fois les restrictions commerciales américaines et les problèmes potentiels liés à l’utilisation d’Android sur ses appareils. En mars, par exemple, un dirigeant de Huawei a révélé que la société avait construit son propre système d’exploitation pour PC et mobile en tant que plan d’urgence si une telle situation se produisait.
Cependant, la rupture des liens de Google avec Huawei nuira probablement à l’attrait des produits de la société hors de son territoire chinois. Bien que relativement absent des étalages américains, Huawei possède une énorme activité de smartphones en Europe et en Asie, qui pourrait bien être considérablement affectée par le changement.