L’Europe doit faire face à des milliards de dollars de coûts supplémentaires si les opérateurs mobiles ne sont pas autorisés à acheter du matériel chinois, selon un analyste de l’industrie qui a fait l’objet d’une fuite. En plus d’augmenter les coûts d’environ 62 milliards de dollars, selon l’analyse, le retard mettrait également l’Europe en retard d’environ 18 mois sur ses plans de réseau 5G. Nokia a contesté certaines parties de cette information, révélant qu’elle se prépare à remplir l’espace occupé par Huawei.
Les États-Unis ont pris une mesure importante contre la société chinoise Huawei, la plus grande entreprise de matériel de télécommunication au monde, en l’inscrivant sur une liste noire commerciale le mois dernier. Cette décision a entraîné un certain nombre de changements majeurs pour l’entreprise, qui a vu plusieurs grandes entreprises de technologie rompre ses liens avec l’entreprise.
L’Europe reste dans une position difficile face à la pression des États-Unis pour mettre en œuvre des mesures analogues. Au cœur de la question se trouvent les préoccupations concernant le rôle de Huawei dans la future infrastructure 5G du monde, en particulier les allégations selon lesquelles l’équipement pourrait permettre au gouvernement chinois d’espionner les communications. Huawei a nié ces allégations à plusieurs reprises.
Dans un rapport publié en fin de semaine dernière, Reuters a affirmé qu’elle a examiné une analyse de l’industrie sur la question par la GSM Association, qui s’est déjà exprimée au sujet des préoccupations sur une interdiction totale de Huawei. L’analyse aurait révélé que la moitié du coût supplémentaire de 62 milliards de dollars serait le résultat de « coûts élevés des intrants à la suite d’une perte importante de concurrence sur le marché de l’équipement mobile ».
Une position délicate de l’Europe
Pour sa part, Nokia a contesté un aspect de l’analyse de la fuite selon lequel les opérateurs européens seraient obligés de remplacer l’infrastructure existante avant de pouvoir commencer à « mettre en œuvre des mises à niveau 5G ». Dans une déclaration à Reuters, Nokia a déclaré que ce n’est pas vrai, et qu’elle a déjà une « solution technique » qui lui permettrait de « superposer son équipement 5G à l’équipement 4G d’un autre fournisseur ».
Nokia, qui rapporte avoir dépassé Huawei dans l’ensemble des commandes 5G, affirme que sa solution pourrait « réduire le coût et la complexité des changements de fournisseurs ». La société a constaté un intérêt croissant pour ses propres services en raison des problèmes de sécurité qui entourent Huawei. Nokia a révélé plus tôt ce mois-ci qu’elle avait signé 42 contrats commerciaux dans la 5G, dont 25 en Europe.