Après la décision de fermer des écoles dès lundi prochain pour endiguer la propagation du coronavirus, alias COVID-19, la France va se lancer dans une expérience massive d’enseignement à distance.
L’adoption de l’enseignement à distance intervient alors que les organisateurs et les associations du monde entier s’adaptent aux règles interdisant les grands rassemblements. Dans tous les cas, l’annulation d’événements sportifs, de conférences et de concerts a poussé les organisateurs à se démener pour les remplacer par des équivalents virtuels.
La décision de fermer des écoles est intervenue après des jours de spéculation et l’insistance du ministre de l’Éducation nationale qui a déclaré qu’il était peu probable que cela se produise. C’est maintenant à ce même ministre, Jean-Michel Blanquer, qu’il revient de coordonner le système d’apprentissage en ligne. Et, le ministre a insisté sur le fait que le pays est prêt pour prendre ce virage numérique.
Hier, c’était donc le dernier jour de scolarité sur place pendant au moins plusieurs semaines, lui permettant de recevoir des instructions pour utiliser la plateforme d’enseignement à distance. « La situation sanitaire du pays implique la fermeture des écoles, collèges et lycées à partir du 16 mars. Toutes les mesures de continuité du service public de l’éducation sont mises en œuvre : nous y sommes préparés », a-t-il tweeté.
Le Centre national d’enseignement à distance (CNED) du ministère de l’Éducation avait déjà développé une plateforme d’apprentissage en ligne qui, en 2017, était utilisée par 237 000 étudiants dans le monde entier. Blanquer a déclaré que la plateforme a une capacité de 15 millions d’étudiants et que la France compte environ 13 millions d’élèves de la maternelle au lycée.
Bien sûr, le passage des classes physiques aux classes virtuelles présente des défis non seulement techniques, mais aussi sociaux. Qu’allons-nous faire des élèves qui n’ont pas d’accès à l’internet ou d’ordinateurs ? Pas sûr que le pays est vraiment prêt à relever le défi qui l’attend.
Dans cette nouvelle étape de la lutte contre le #coronavirus nous fermons les écoles les collèges et les lycées.
Chaque académie y est préparée sur le plan pratique et pédagogique.
Le déploiement de notre système d’enseignement à distance va s’enclencher pour toute la France. https://t.co/h3gGSGb48k— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) March 12, 2020
Est-ce possible ?
Néanmoins, les parents devront probablement être impliqués sous une forme ou une autre, ce qui représente un autre défi. Macron a demandé à ce que le plus grand nombre possible de personnes fassent du télétravail dans une tentative parallèle de ralentir la propagation du COVID-19. Mais dans les cas où ce n’est pas possible, les parents devront peut-être rester à la maison et prendre des congés de maladie. Le ministre du Travail a confirmé que tout parent qui doit rester à la maison avec un enfant de 16 ans ou moins aura droit à une indemnité de maladie.
Rendant la situation encore plus complexe, certaines écoles offriront des options alternatives d’enseignement à distance. L’espoir, bien sûr, est que tout cela soit temporaire. Néanmoins, le passage spectaculaire de la France à un système d’enseignement à distance pourrait servir de leçon à d’autres pays, alors que les systèmes scolaires du monde entier commencent à fermer.
Si le système fonctionne bien, il pourrait accélérer l’adoption des outils numériques à l’essai. Mais s’il échoue, ou si les barrières sociales rendent les avantages inégaux, les gens repenseront sérieusement à l’efficacité de ces systèmes dans un proche avenir.