Comme le président français Emmanuel Macron l’a mentionné hier soir dans son allocution annonçant notamment la prolongation du confinement jusqu’au 11 mai, le gouvernement français travaille sur une application mobile qui pourrait avertir les utilisateurs s’ils entrent en contact avec un porteur du coronavirus COVID-19, dans une démarche susceptible de soulever des questions sur l’impact de la technologie de traçage sur les libertés individuelles.
La France, qui est entrée dans la cinquième semaine d’un confinement imposé pour ralentir la propagation de l’épidémie de coronavirus, explore les moyens de mettre fin à la restriction de mouvement, y compris les applications de traçage des contacts. « Dans la lutte contre le COVID-19, la technologie peut aider », a déclaré le ministre français, Cédric O, dans une interview au journal Le Monde début avril. « Rien ne sera décidé sans un large débat », a-t-il assuré il y a quelques jours.
Le ministre a déclaré que la France travaillait sur un projet appelé « StopCovid » qui pourrait voir l’utilisation d’une application de traçage de proximité, basée sur la technologie Bluetooth, que les utilisateurs pourront installer sur leur smartphone sur la base du volontariat.
Son efficacité dépendra donc de l’utilisation volontaire de l’application pour enregistrer le fait qu’elle a été testée positive. L’application informera alors toutes les personnes qui ont été en contact étroit avec une personne qui s’est identifiée comme positive.
« L’idée serait de prévenir les personnes qui ont été en contact avec un malade testé positif, afin qu’elles se fassent tester elles-mêmes, et si besoin qu’elles soient prises en charge très tôt, ou bien qu’elle se confine », a déclaré O, ajoutant qu’une task force travaillait sur un prototype depuis plusieurs jours, mais qu’une date de lancement était incertaine.
Pas de géolocalisation
Évidemment, la loi française interdit le suivi par un smartphone, contrairement à des pays comme la Chine, Taïwan et la Corée du Sud, qui utilisent les relevés de localisation des smartphones pour retrouver les contacts de personnes ayant été testées positives à un virus ou pour faire appliquer des ordonnances de confinement. La question a suscité un débat au sein même de la majorité parlementaire. Mais, comme mentionnée précédemment, l’application StopCovid utiliserait uniquement la connectivité Bluetooth et non la géolocalisation, et ne suivrait pas les mouvements d’un utilisateur. Les données seraient anonymes et supprimées après une certaine période.
Évidemment, la technologie de traçage des contacts pourra être viable que si elle s’inscrit dans un cadre juridique strict. Outre, les déclarations du Président de la République, Apple et Google ont également fait savoir qu’ils travaillaient sur une technologie analogue, et répondant eux aussi aux problèmes de confidentialité.
