Un tribunal français a ordonné à Amazon de réduire ses opérations de livraison locale pour ne couvrir que les biens essentiels, avertissant mardi que si la décision du tribunal n’est pas respectée dans les 24 heures, l’entreprise pourrait se voir infliger une pénalité de 1 million d’euros pour chaque jour de retard.
Dans son ordonnance, la Cour de justice de Nanterre a ordonné à Amazon de réglementer davantage ses activités en France afin de ne recevoir, préparer et livrer que des biens essentiels, tels que des produits alimentaires, d’hygiène et médicaux.
La Cour a également exigé que la société procède à une évaluation des « risques professionnels inhérents à l’épidémie du COVID-19 » dans tous ses entrepôts. « Nous ne sommes pas d’accord avec la décision rendue aujourd’hui par la Cour de justice de Nanterre et nous évaluons actuellement ses implications pour nos sites logistiques français », a déclaré mardi la porte-parole d’Amazon, Céline Mandouze.
Cette décision fait suite au dépôt de deux plaintes de syndicats (Solidaires et la CGT) qui a accusé le géant de la distribution en ligne de mettre en danger la vie des employés en pleine pandémie de coronavirus. Des salariés ont même fait valoir leur droit de retrait, tandis que plusieurs alertes pour « danger grave et imminent » ont été déclenchées. Début avril, c’est l’inspection du travail qui s’en est mêlée, exigeant de mettre fin à la « situation dangereuse » — non-respect de la distanciation sociale à certains endroits et manque de gel hydroalcoolique.
Quoi qu’il en soit, et à la vue de l’énorme amande qui planait sur elle, Amazon France a décidé de fermer ses 6 entrepôts en France du 16 au 20 avril pour les nettoyer et évaluer les risques face à l’épidémie. La date du 20 avril est purement fictive, puisqu’il s’agit d’une durée initiale, et celle-ci pourra être prolongée en fonction des retours effectués sur les sites.
Amazon emploie actuellement près de 10 000 personnes dans ses 6 entrepôts français, dont 6 500 sont sous contrat à durée indéterminée (CDI). Selon Amazon, les employés toucheront l’intégralité de leur salaire, bien que la société va les mettre en chômage partiel.
Toujours quelques livraisons ?
Amazon affirme qu’elle continuera à servir les clients français en s’appuyant sur ses revendeurs indépendants et son solide réseau de distribution mondial. Cependant, il n’est pas certain que cela signifie que les clients français pourront commander auprès de vendeurs tiers à l’étranger, et faire expédier ces produits sans passer par un entrepôt français, ou que les vendeurs référencés sur le marché français seront en mesure d’expédier les articles.
Nous continuerons à servir nos clients en France au travers des entreprises indépendantes qui vendent sur Amazon, et grâce à la solidité de notre réseau de distribution mondial.
—AmazonNewsFR (@AmazonNewsFR) April 15, 2020
Amazon emploie des travailleurs dans le monde entier. Dans un article de blog, la multinationale a déclaré qu’elle avait augmenté le salaire de ses employés de 2 euros par heure dans de nombreux pays de l’UE, qu’elle avait doublé le salaire de base horaire normal pour chaque heure supplémentaire travaillée et qu’elle offrait des congés supplémentaires entièrement rémunérés aux personnes atteintes du COVID-19.