Après un débat à l’Assemblée nationale, les députés ont voté en faveur du lancement de l’application de recherche de contacts StopCovid, et du décret relatif à l’application. Bien qu’un vote au Parlement n’ait pas été obligatoire, le gouvernement souhaitait rallier le plus grand nombre de personnes possible autour de l’application de recherche de contacts.
Mais, StopCovid, c’est quoi ? Cette application permet de vous prévenir immédiatement si vous avez été en contact rapproché dans les derniers jours avec une personne que vous ne connaissez pas et qui vient d’être testée positive au Covid19. Dans le cadre de l’application, les contacts pris en compte seront les suivants : moins de 1 mètre pendant au moins 15 min.
Deux points importants ont été discutés à l’Assemblée nationale : est-ce qu’il y a un risque pour la vie privée, et est-elle utile et efficace ?
Et la vie privée ?
Pour répondre à la question de la vie privée, Olivier Véran, ministre de la Santé, affirme que nous sommes libres de télécharger ou non l’application. « Je veux être libre de me protéger », a-t-il déclaré. Bien que cela ne répond pas vraiment aux risques d’atteinte à la vie privée d’une application de recherche des contacts, il est vrai que le gouvernement a modifié le décret à la dernière minute pour indiquer qu’il n’y aura pas de conséquence négative si vous n’utilisez pas StopCovid ni de privilège si vous l’utilisez.
Comme j’ai déjà pu le mentionner, StopCovid s’appuie sur la connectivité Bluetooth comme la plupart des applications de recherche de contacts. Néanmoins, cette application émane d’un groupe d’instituts de recherche et d’entreprises privées qui ont travaillé sur une solution locale qui ne repose pas sur l’API de recherche de contacts d’Apple et de Google.
ROBERT
Au cœur de StopCovid, il y a un protocole centralisé de recherche des contacts appelé ROBERT. Il s’appuie sur un serveur central pour attribuer un identifiant permanent et générer des identifiants éphémères attachés à cet identifiant permanent. Votre smartphone collecte les identifiants éphémères des autres utilisateurs de l’application autour de vous. Lorsqu’une personne est diagnostiquée COVID-19-positive, le serveur reçoit tous les ID éphémères associés aux personnes avec lesquelles elle a interagi. Si un ou plusieurs de vos ID éphémères sont signalées, vous recevez une notification.
ROBERT est un sujet controversé, car ce n’est pas un système anonyme — il repose sur la pseudonymisation. Cela signifie que vous devez faire confiance au gouvernement pour qu’il ne recueille pas trop d’informations et qu’il n’envisage pas de mettre des noms sur des identifiants permanents.
Mais, la CNIL affirme que ROBERT se concentre sur les utilisateurs exposés plutôt que sur les utilisateurs diagnostiqués COVID-19-positif — c’est « un choix qui protège la vie privée de ces personnes », selon l’agence. La CNIL indique également que ROBERT essaie de minimiser la collecte de données autant que possible.
Qu’en est-il de l’efficacité ?
Une fois de plus, le gouvernement et les opposants n’ont pas eu la même opinion sur la potentielle efficacité d’une application facultative de recherche de contacts. Les experts estiment que pour qu’elle soit efficace, elle doit être utilisée par au moins 80 % de la population. Étant basé sur le volontariat, il est peu probable que l’application atteigne un tel niveau d’utilisation. Est-ce qu’à plus petite échelle ça suffira ? Sur ce point, personne n’a vraiment eu de réponse claire. La recherche de contacts par Bluetooth est encore un terrain inconnu. De plus, sur iOS, vous devrez laisser l’application ouverte pour activer le Bluetooth.
StopCovid devrait être disponible sur l’App Store et le Google Play Store en début de semaine prochaine.