Le mois dernier, Apple a lancé en fanfare la puce Apple M1 basée sur l’architecture ARM et, comme je l’ai dit à plusieurs reprises, les développeurs travaillent maintenant 24 heures sur 24 pour optimiser leurs applications et les rendre entièrement compatibles avec la nouvelle puce. Cependant, en attendant, d’autres travaillent à tester les capacités des appareils alimentés par une puce Apple M1, juste pour savoir jusqu’où la puce basée sur l’architecture ARM peut aller.
Vous en avez peut-être assez d’entendre parler de la puissance et des capacités de la puce Apple M1, alors en voici une autre preuve. Certes, être capable d’exécuter des applications Windows est déjà une preuve concrète, et encore plus d’exécuter Windows 10 lui-même. Cependant, l’émulation des consoles de jeu a toujours été une question délicate, surtout si l’on considère qu’elle n’est pas officiellement et directement prise en charge. C’est pourquoi cette première tentative réussie, même si elle a été de courte durée, constitue déjà un énorme jalon dans cette direction.
En effet, un projet partagé sur Twitter par @daeken montre quelque chose que l’on n’attendrait pas normalement d’un appareil Apple : Super Mario Odyssey, un jeu développé pour la Nintendo Switch, fonctionnant sur un MacBook Pro équipé de M1.
I’m so fucking proud of this. It only gets a few frames into the game before it hits the first MoltenVK limitation, but damn. pic.twitter.com/NcLIBLWOPz
—Sera Tonin Brocious (@daeken) December 20, 2020
Le jeu se charge, mais malheureusement il ne va pas loin. Il se heurte à une limitation avec le framework MoltenVK qui traduit l’API graphique de Vulkan dans l’API Metal d’Apple. C’est tout de même un bon début qui met en évidence les capacités du M1 d’Apple ainsi que les possibilités qu’il peut offrir.
C’est vrai, les jeux Nintendo Switch tournent maintenant sur le MacBook d’Apple, et tout cela grâce à l’architecture ARM. La Switch et le MacBook utilisent tous deux des puces ARM, bien que, comme l’explique le développeur, la mise en place de cette architecture ne soit pas aussi simple qu’il y paraît. En fait, @daeken théorise que cela pourrait même être possible sur iOS à condition qu’Apple apporte son nouveau framework Hypervisor qu’elle utilise pour la virtualisation sur le Apple Silicon.
La folie ARM
Apple a fait l’éloge des capacités de la puce M1 lors de son événement presse en novembre, expliquant que le processeur a été spécialement conçu pour les performances et l’autonomie. « M1 est la première puce d’ordinateur personnel fabriquée à partir d’un procédé de gravure en 5 nanomètres à la pointe de la technologie, et elle compte pas moins de 16 milliards de transistors, du jamais-vu sur une puce Apple. Elle intègre le cœur de CPU le plus rapide au monde pour une puce à faible consommation d’énergie, le CPU affichant les meilleures performances par watt au monde, le processeur graphique intégré le plus rapide au monde sur un ordinateur personnel et des performances d’apprentissage automatique exceptionnelles grâce au Neural Engine d’Apple. La puce M1 assure donc des performances de traitement jusqu’à 3,5 fois plus rapides, des performances graphiques jusqu’à 6 fois plus rapides et un apprentissage automatique jusqu’à 15 fois plus rapide, tout en offrant une autonomie jusqu’à 2 fois plus longue que les Mac de génération précédente. Grâce à cette amélioration substantielle des performances et de l’efficacité énergétique, la puce M1 marque le plus grand bond en avant dans l’histoire du Mac », a déclaré Apple.
L’investissement d’Apple dans une puce ARM personnalisée a attiré l’attention d’autres entreprises, dont Microsoft, car on dit que plusieurs autres travaillent maintenant sur des projets analogues. Pour l’instant, Apple est la société qui reçoit le plus d’éloges pour ses efforts en matière d’ARM, il reste donc à voir comment ce côté du marché va évoluer à long terme.