Huawei se vante depuis longtemps de son indépendance vis-à-vis de Google, notamment en matière de logiciels, bien que cette indépendance lui ait été plus ou moins imposée de toute façon.
En plus de construire son propre écosystème d’applications et de services Android, le géant chinois, en difficulté durant l’année 2020, a travaillé sur son propre système d’exploitation pour remplacer Android sur ses appareils. Harmony OS 2.0 est positionné pour se détacher enfin de la plateforme mobile de Google, du moins en ce qui concerne les smartphones Huawei, mais il pourrait s’avérer qu’il soit toujours basé sur Android après tout.
Huawei a récemment ouvert les portes aux développeurs pour qu’ils puissent tester la version bêta de son Harmony OS 2.0. Contrairement à la première version d’Harmony OS qui est arrivée sur du matériel IoT comme les smart TV, la version 2.0 sera destinée aux smartphones. Naturellement, les développeurs n’étaient que trop curieux de connaître le propre OS mobile de Huawei et ont fouillé jusqu’à ce qu’ils trouvent des indices quelque peu surprenants.
Pour ceux qui anticipent ou souhaitent un tout nouvel OS mobile pour briser le duopole Android et iOS, vous n’en trouverez pas dans la version bêta de Harmony OS 2.0. Les développeurs ont découvert qu’il s’agit plutôt d’Android en dessous, tant dans son apparence que dans sa structure interne.
Vous pouvez même utiliser adb
, l’acronyme de Android Debug Bridge, pour regarder dans les entrailles du système d’exploitation qui ressemble à Android.
Il y a encore du travail
Cela dit, il est peut-être trop tôt pour considérer Harmony OS comme un autre système d’exploitation Android comme Fire OS d’Amazon. Il est encore possible que cette situation ne s’applique qu’à la phase de bêta test pour que les développeurs d’applications puissent être rapidement opérationnels avec les outils qu’ils possèdent déjà. Cela peut aussi n’être qu’un tremplin pour une version plus libre d’Android, peut-être avec la version 3.0 de Harmony OS.
Dans le même temps, il est également judicieux pour Huawei de poursuivre dans cette voie. Après avoir investi massivement dans AppGallery et ses Huawei Mobile Services, tous deux basés sur Android, ce serait du gaspillage que de les jeter tous immédiatement. La stratégie pourrait consister à faire en sorte que les développeurs s’appuient sur les API de Huawei, qui seraient ensuite utilisées pour assurer une transition en douceur vers un système d’exploitation qui serait totalement exempt de toute trace de Google.