L’industrie des médias déteste vraiment les hackers (pirates). Les entreprises qui produisent de la musique, des films et tout le reste réprimandent constamment ces derniers, et n’hésitent pas à mentionner au monde entier que ces gens ruinent leur entreprise. Ces sociétés ont eu l’habitude de poursuivre en justice des présumés partageurs de fichiers – plus communément appeler « uploaders » dans le jargon, ne se contentant pas de simplement couper l’accès à Internet. Une nouvelle étude suggère que ces sociétés pourraient revoir leur jugement !
Comme le mentionne Ars Technica, l’Assemblée Américaine à l’Université de Columbia a fait équipe avec Google pour publier un rapport intitulé « Copy Culture in the U.S. & Germany ». Comme son nom l’indique, l’étude se penche sur la culture environnante du partage de fichiers dans les deux pays où « les lois sur la propriété intellectuelle joue un rôle surdimensionné dans la mise en œuvre des politiques internationales concernant la propriété intellectuelle ». Certains des résultats peuvent être un peu surprenants pour certains, mais ces derniers sont un peu attendus dans le monde connecté d’aujourd’hui.
Le contenu piraté n’est pas nuisible aux achats
Tout d’abord, le partage de fichiers est très répandu aux États-Unis et en Allemagne – en France aussi non ?. L’étude a révélé que près de la moitié de tous les résidents des deux pays ont « copié, partagé, ou télécharger gratuitement de la musique, des films et des émissions de télévision » – han les mauvais élèves :). Le compromis de ces chiffres élevés, c’est que la plupart de ces « pirates » ne se sont pas contentés de seulement télécharger. En effet, seulement 14% des sondés ont acquis la plupart de leurs collections de musique ou vidéo numériques à travers les téléchargements illégaux. En allant encore plus loin, seulement 2 à 3% des « pirates » ont récupéré une grande collection de plus de 1 000 chansons ou émissions de télévision, par le téléchargement illégal.
Tout cela semble assez sombre pour l’industrie des médias. Il n’est pas étonnant qu’ils s’en prennent aux uploaders… Si seulement ces derniers commençaient à acheter de la musique au lieu de la télécharger illégalement, non ?
En toute réalité, ces hackers sont en grande partie les plus grands consommateurs de contenu de médias. L’étude a révélé qu’ils « achètent autant de DVD/CD et s’abonnent à des services en ligne que leurs homologuent qui ne partagent de fichiers sur la toile ». L’étude a également constaté que les personnes partageant des fichiers aux États-Unis achètent 30% plus de musique numérique.
Cependant, la partie la plus intéressante de l’étude concerne l’examination des différences entre les législations concernant la propriété intellectuelle entre les États-Unis et l’Allemagne – très intéressant de comparer également avec les lois Françaises. Les États-Unis n’ont strictement aucune loi concernant le partage, même lorsqu’on fait des copies physiques de CD pour les amis et la famille à partir d’un CD physique que vous avez acheté. En revanche, l’Allemagne protège la plupart de ces actions par le biais d’une « copie privée », mentionnant le fait que la copie n’est autorisée que pour un usage personnel.
L’Allemagne, au même titre que la France, n’aurait-elle pas comprise que faire une copie ne correspond pas forcément à une vente perdue ? En fait, l’étude a révélé que ceux qui copient la musique, des films, etc … achètent davantage de contenu. Il est dit qu’« il n’y a pas de différence significative dans les habitudes d’achat entre ceux qui copient ou partager des fichiers et ceux qui ne le font pas ».
La dernière question posée dans l’étude est de loin la plus intéressante. Selon les sondés, ils seraient prêts à payer un peu plus leur forfait Internet pour légaliser le partage de fichiers. Un étonnant 61% des Allemands et 48% des Américains indiquent qu’ils paieraient volontiers un supplément d’environ 16€ par mois pour disposer de cet avantage.
Ces études surgissent de temps en temps, mais elles sont largement ignorées par l’industrie des médias, qui continue à mentionner le fait que le piratage est nuisible. C’est inquiétant parce que ces industries peuvent aller trop loin, et par conséquent perdre leurs clients les plus fidèles.
Alors que les consommateurs souhaitent depuis quelques années trouver un terrain d’entente, maintenant tout est dans les mains de l’industrie ! Reste à savoir si ces derniers voudront un avenir meilleur…