Les actionnaires de Twitter Inc. ont approuvé le rachat de 44 milliards de dollars proposé par le milliardaire Elon Musk, ouvrant la voie à un procès le mois prochain pour déterminer le sort de l’opération.
La majorité des actionnaires de Twitter ont voté en faveur de l’acceptation de l’offre de 54,20 dollars par action de Musk pour acquérir la société, selon un décompte préliminaire des votes ce mardi. Musk a fait cette offre en avril et a depuis cherché à l’annuler. Le conseil d’administration de Twitter ainsi que deux cabinets de conseil réputés avaient encouragé les investisseurs à ratifier l’offre. Les actions de la société se négocient à 41,77 dollars, bien en dessous du prix proposé par Musk, et ont été peu modifiées par le vote.
La réunion des actionnaires a duré 7 minutes, avec des sondages ouverts pendant environ 3 minutes. Les actionnaires pouvaient également soumettre leurs votes plusieurs semaines avant l’assemblée, et Twitter a envoyé de nombreux messages les encourageant à voter à l’avance.
Si l’approbation des actionnaires était nécessaire pour finaliser l’opération, sa concrétisation est loin d’être acquise. En juillet, Musk a déclaré qu’il souhaitait annuler l’accord, affirmant que Twitter l’avait trompé sur la taille de la base d’utilisateurs de l’entreprise et sur le nombre de bots et de comptes de spam. Twitter nie ces accusations et a poursuivi Musk devant un tribunal pour le forcer à conclure l’acquisition. Musk a ensuite contre-attaqué la société.
Depuis des semaines, les avocats de Musk et de Twitter, dont le siège est à San Francisco, se disputent les témoins, les preuves et même la date du procès. Le procès est actuellement prévu pour la semaine du 17 octobre à la Chancery Court du Delaware. Du point de vue de Twitter, le vote des actionnaires approuvant la transaction était tout ce dont Musk avait besoin pour aller de l’avant. Ce dernier n’est pas d’accord et a demandé à l’entreprise de fournir davantage d’informations.
Un témoin clé ?
Musk a récemment cherché à étayer son argumentation en citant les révélations d’un ancien cadre supérieur de Twitter qui s’est manifesté à la fin du mois d’août. Peiter « Mudge » Zatko, ancien responsable de la sécurité de Twitter, affirme que l’entreprise est en violation de plusieurs exigences réglementaires, qu’elle a des pratiques de sécurité laxistes et qu’elle a donné des informations trompeuses sur le nombre de bots sur son service.
Twitter nie les affirmations de Zatko, le qualifiant d’ancien employé mécontent qui a été licencié pour ses mauvaises performances. La semaine dernière, la juge Kathaleen St J. McCormick, qui doit superviser le procès en octobre, a déclaré que Musk pourrait utiliser une partie de la plainte de Zatko pour dénonciation dans son argumentation contre Twitter, mais a rejeté sa tentative de repousser le procès.
Plus tôt dans la journée de mardi, Zatko a témoigné devant une commission sénatoriale, affirmant que son ancien employeur était imprudent avec les données personnelles des utilisateurs et qu’il utilisait des outils de sécurité obsolètes. Plusieurs sénateurs américains ont déclaré que les entreprises technologiques comme Twitter devaient faire l’objet d’une surveillance réglementaire plus formelle, mais rien de précis n’a été mis en œuvre.