Il y a un peu plus d’une semaine, Nintendo a porté plainte contre les développeurs de Yuzu, l’un des principaux émulateurs de la Nintendo Switch, les accusant de « faciliter le piratage à une échelle colossale ». Aujourd’hui, il semble que Yuzu ait décidé de jeter l’éponge sans résister, acceptant de donner à Nintendo tout ce que l’entreprise désirait. Cette décision impacte également Citra, l’émulateur de la Nintendo 3DS.
Selon un dossier commun, Tropic Haze, la société derrière Yuzu, a accepté de verser 2,4 millions de dollars à Nintendo. Toutefois, l’étendue de l’accord va bien au-delà de la simple compensation financière.
Elle reconnaît également que Yuzu était « principalement conçu pour contourner les protections et jouer aux jeux de la Nintendo Switch ». L’entreprise s’engage à cesser définitivement toute activité liée à Yuzu : plus de développement, de distribution du code ou des fonctionnalités de Yuzu, ni de promotion via des sites Web ou des réseaux sociaux. De plus, elle doit céder le nom de domaine yuzu-emu.org à Nintendo et supprimer toutes ses copies de Yuzu, ainsi que tous les outils de contournement associés.
Proposed court order on the settlement would call out Yuzu as being « primarily designed for the purpose of circumventing technological measures » and therefore violating the DMCA pic.twitter.com/NOpe6G2i38
— Stephen Totilo (@stephentotilo) March 4, 2024
Bunnei, le développeur de Yuzu et Citra, a confirmé dans le Discord de Yuzu que les émulateurs de la Nintendo Switch et de la Nintendo 3DS sont concernés. « Nous vous informons aujourd’hui que le support de yuzu pour Citra est interrompu avec effet immédiat », a-t-il déclaré.
L’avenir de Yuzu reste incertain, des copies de l’émulateur et de son code source existant toujours dans le domaine public. Des supporters en ligne ont même mentionné avoir sauvegardé le code après la plainte initiale de Nintendo.
Un impact sur les autres émulateurs ?
Ce dénouement soulève également des questions sur le potentiel impact de cette affaire sur d’autres émulateurs, au-delà de Yuzu et Citra. Si Yuzu avait contesté cette action en justice, l’une des principales questions aurait été de savoir si l’émulateur contournait réellement les protections de Nintendo, étant donné que l’émulateur lui-même ne contient pas les clés de Nintendo (Yuzu nécessite que l’utilisateur fournisse son propre BIOS).
Nintendo et Tropic Haze ont demandé à un juge fédéral de confirmer que Yuzu enfreint les protections de copyright de Nintendo en utilisant ces clés, même s’il ne les inclut pas, ce qui constituerait une violation de la loi sur le droit d’auteur numérique qui interdit le trafic de dispositifs permettant de contourner des mesures technologiques efficaces.
L’issue de cette demande judiciaire est encore en attente.