La récente vague d’annonces de nouveaux PC, équipés des derniers processeurs d’Intel, AMD ou Qualcomm, a été marquée par un terme commun : « AI PC ». Toutefois, jusqu’à récemment, les détails concernant cette appellation restaient flous. Aujourd’hui, Intel clarifie la situation et cherche à motiver les développeurs de logiciels à créer des applications concrètes pour ces machines.
L’automne dernier, Intel a lancé son programme d’accélération AI PC, ciblant principalement les grands développeurs de logiciels pour qu’ils exploitent les outils Intel dédiés aux fonctionnalités d’IA sur les appareils. Désormais, Intel élargit ce programme aux développeurs de petite et moyenne taille, leur offrant un accès à des outils logiciels et à un nouveau kit de développement. Ce dernier inclut un mini PC Asus NUC Pro 14, équipé d’un processeur Intel Core Ultra, avec des logiciels préinstallés pour exploiter les capacités Intel AI Boost de ces puces.
Intel a également précisé la définition d’un AI PC, selon des critères établis par Microsoft. Un PC doit :
- Intégrer un CPU, un GPU et un NPU
- Être équipé de la fonctionnalité Copilot de Microsoft
- Posséder une touche Copilot sur le clavier (si le système en a un)
Cette définition est celle de Microsoft, mais rien n’empêche théoriquement les fabricants de PC d’utiliser l’appellation « AI PC » pour des machines fonctionnant sous Linux ou d’autres systèmes d’exploitation non-Microsoft. Et dans ce cas, la présence d’une touche Copilot serait peu probable.
Intel n’est pas le seul fabricant de puces à intégrer des unités de traitement neuronal (NPU) à ses processeurs. Cependant, certains outils de développement d’Intel, comme le Toolkit OpenVINO, sont optimisés pour le matériel Intel, ce qui pourrait conférer à l’entreprise un avantage sur ses concurrents.
Le NPU comme pierre angulaire
Tout comme les GPU sont spécialisés dans l’exécution de tâches orientées graphiques, un NPU permet d’apporter de nouvelles capacités aux PC ou d’améliorer l’efficacité énergétique en déchargeant certaines tâches du CPU vers du silicium optimisé pour les exécuter plus rapidement et efficacement. Cela résulte en de meilleures performances et une autonomie prolongée.
Les applications concrètes pour les PC intégrant des NPU restent à ce jour assez limitées. Les utilisateurs de PC Windows peuvent bénéficier des effets de studio Windows pour des fonctions comme le flou d’arrière-plan économe en énergie, la correction du contact visuel et le cadrage automatique lors des appels vidéo dans les applications prises en charge.
Avec l’implication croissante des développeurs dans l’utilisation des NPU, nous pourrions assister à l’émergence de nouvelles applications au-delà des usages de niche actuels, tels que la génération d’images à partir de prompts textuels ou l’amélioration des fonctionnalités de retouche d’image.
Cependant, l’utilisation de NPU intégrés dans les PC en est encore à ses débuts. Selon Microsoft, un PC équipé d’un processeur Intel Core Ultra 7 165H offre jusqu’à 34 TOPS de performance AI totale, dont seulement 11 TOPS sont fournis par le NPU (le reste provenant du GPU et du CPU).
Des performances stupéfiantes ?
Intel affirme que les prochaines générations d’AI PC seront équipées de NPU capables de fournir au moins 40 TOPS de performance AI par eux-mêmes, permettant ainsi à certaines fonctionnalités d’IA, qui nécessitent actuellement une connexion au cloud, de fonctionner en local. Tom’s Hardware rapporte qu’Intel prévoit que les prochains AI PC avec des NPU de 40 TOPS pourront « exécuter plus d’éléments de Copilot » localement, sans nécessiter de traitement par un serveur Microsoft.
Il est important de noter que personne ne promet que Copilot se passera complètement du cloud. Cela rendrait certainement la fonctionnalité plus utile (et potentiellement plus privée), mais cela donnerait également aux utilisateurs une raison de moins de payer pour les fonctionnalités premium de Copilot Pro.