Google DeepMind vient de créer l’événement en annonçant la mise à disposition du code source et des poids du modèle AlphaFold 3 pour la recherche académique. Cette décision, qui intervient quelques semaines seulement après l’attribution du prix Nobel de chimie 2024 à Demis Hassabis et John Jumper pour leurs travaux sur AlphaFold, marque une avancée majeure pour la science ouverte et le développement de médicaments.
AlphaFold 3 repousse les limites de la prédiction des structures d’une protéine. Contrairement à son prédécesseur AlphaFold 2, qui se limitait à la prédiction de la structure 3D des protéines, AlphaFold 3 est capable de modéliser les interactions complexes entre les protéines, l’ADN, l’ARN et les petites molécules, offrant ainsi une compréhension plus complète des processus biologiques fondamentaux.
Cette avancée technologique est cruciale pour la découverte de nouveaux médicaments et le traitement des maladies. Les méthodes traditionnelles de modélisation moléculaire sont souvent longues, coûteuses et incertaines. AlphaFold 3 offre une alternative plus rapide et plus accessible pour explorer ces processus essentiels, accélérant ainsi la recherche pharmaceutique.
Le lancement initial de AlphaFold 3 en mai dernier avait été critiqué pour son manque d’ouverture. DeepMind avait limité l’accès à une interface en ligne sans publier le code source, suscitant des inquiétudes quant à la transparence et au partage des connaissances.
La libération en open source d’AlphaFold 3 pour un usage académique marque un pas en avant vers la science ouverte, bien que l’accès aux poids du modèle reste soumis à autorisation de Google.
AlphaFold 3 : une révolution en biologie computationnelle
AlphaFold 3 se distingue par son approche innovante basée sur la diffusion, qui traite directement les coordonnées atomiques. Cette méthode, plus conforme aux principes de la physique moléculaire, améliore l’efficacité et la fiabilité du système.
AlphaFold 3 surpasse les méthodes physiques traditionnelles dans la prédiction des interactions entre protéines et ligands, même sans information structurelle initiale. Cette performance illustre la puissance de l’IA dans le domaine de la biologie computationnelle.
L’impact d’AlphaFold 3 sur la découverte et le développement de médicaments pourrait être considérable. La libération en open source pour la recherche académique permettra d’accélérer la compréhension des mécanismes des maladies et des interactions médicamenteuses.
Des limites à surmonter
Malgré ses performances, AlphaFold 3 présente des limites. Il peut produire des structures incorrectes et ne prend pas en compte les mouvements moléculaires. L’utilisation d’AlphaFold 3 doit donc être complétée par des méthodes expérimentales classiques.
La sortie d’AlphaFold 3 marque une étape importante pour la science assistée par l’IA. Cet outil puissant ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche en biologie computationnelle et le développement de médicaments, et pourrait contribuer à des avancées majeures dans la compréhension et le traitement des maladies.