Dans un effort pour remonter le moral de ses troupes, Intel a annoncé le retour du café et du thé gratuits dans ses bureaux. Cette initiative, qui peut sembler anecdotique, s’inscrit dans un contexte de difficultés financières pour le géant des microprocesseurs.
En effet, Intel a récemment dû prendre des mesures drastiques pour réduire ses coûts, notamment en licenciant 15 % de ses effectifs et en supprimant certains avantages sociaux, dont les boissons gratuites, ainsi que les remboursements pour Internet, téléphone et frais de déplacement dans le cadre de mesures de réduction des coûts. Ces coupes budgétaires visaient à économiser environ 10 milliards de dollars par an.
Cependant, le mémo précise que, si les boissons sont de retour, d’autres avantages, comme les fruits gratuits, ne seront pas réintroduits pour le moment.
La société a justifié ces décisions par la nécessité de s’adapter à un marché de plus en plus concurrentiel, dominé par des acteurs comme AMD et Nvidia. Intel a notamment perdu des parts de marché dans le secteur des puces pour centres de données et a dû subventionner les coûts de ses puces pour rester compétitif.
Le retour du café et du thé gratuits, bien qu’il ne représente qu’un « petit pas », est perçu comme un geste symbolique pour soutenir la culture d’entreprise et améliorer le moral des employés.
Des difficultés Intel
Les récentes difficultés d’Intel reflètent des défis plus larges dans l’industrie technologique, exacerbés par des opportunités manquées dans les marchés de la mobilité et de l’intelligence artificielle. Dans les années 2000, Intel avait choisi de ne pas produire de puces pour l’iPhone d’Apple, une décision que l’ancien PDG Paul Otellini a par la suite regrettée. Alors que la technologie mobile connaissait une ascension fulgurante, Apple a pris une avance considérable, et Intel peine depuis à retrouver sa position de leader dans le secteur des semi-conducteurs.
En 2017 et 2018, Intel a laissé passer une autre grande opportunité en refusant un investissement dans OpenAI, désormais un leader dans le domaine de l’intelligence artificielle. Le PDG de l’époque, Bob Swan, avait sous-estimé le potentiel commercial de l’IA, une décision qui s’est avérée coûteuse. Depuis, OpenAI est devenu un acteur majeur de l’IA générative, s’appuyant principalement sur les puces avancées de Nvidia, ce qui fait de Nvidia un concurrent sérieux pour Intel dans le domaine des semi-conducteurs. Intel a également rencontré des retards dans la fabrication, notamment avec ses puces de 7 nanomètres en 2020, ce qui a permis à Samsung et TSMC de gagner des parts de marché et de devancer Intel.
Reste à savoir si cette initiative suffira à redynamiser les équipes d’Intel et à lui permettre de relever les défis qui l’attendent.